Chez l’enfant, le harcèlement survient principalement à l’école. Comment l’aider à se protéger ? Marie-Laure Bernard, psychologue et docteure en psychologie clinique et psychopathologie délivre 7 outils indispensables.
1. Savoir définir le harcèlement.
C’est une situation de violence répétée et continue vécue sur une longue période par une personne ou un groupe à l’égard d’une autre. Elle s’accompagne d’un besoin de dominer le plus faible et d’une intention de nuire. Les violences peuvent être verbales, physiques ou psychologiques. Au-delà d’1 semaine, on peut parler de harcèlement. Les motifs sont divers : le racisme, le poids, la taille, les bons résultats scolaires, l’origine, ou encore parce qu’on est « le chouchou de la maîtresse ».
→ Parlez-en avec lui ! Si votre enfant sait ce qu’est le harcèlement, il pourra le repérer, qu’il en soit témoin ou victime.
2. Observer son enfant
Il s’agit de repérer les changements brutaux d’attitudes, les éventuelles lésions ou marques corporelles. Les difficultés de concentration, la perte de motivation, les troubles du sommeil, l’agressivité sont autant de signaux d’alertes.
→ Il faut dans ce cas maintenir le dialogue avec son enfant.
3. Être attentif au cyberharcèlement
Il intervient surtout au collège et au lycée, et a lieu sur les réseaux sociaux avec des conséquences réelles. Sous cette forme particulière de harcèlement, l’information circule massivement, de façon anonyme et à vitesse fulgurante. Le sentiment de très grande détresse et d’impuissance qu’il entraîne peut conduire au suicide.
→ Il convient là aussi d’observer son enfant, de se renseigner sur les plateformes qu’il utilise.
4. Identifier un harceleur
Le harceleur est quelqu’un qui a besoin de se mettre sur le devant de la scène. Il a donc besoin de témoins. Il va souvent intervenir à la sortie de l’école. Il ne ressent aucune empathie et fait preuve de déresponsabilisation vis-à-vis de la victime.
→ Le parent doit bien observer les agissements à la sortie de l’école.
5. Reconnaître la personnalité du harcelé
Il n’y a pas de profil particulier pour être harcelé. Tous les enfants peuvent en être victimes pour « tout et n’importe quoi ».
→ Rassurez votre enfant. Aidez-le à maintenir son amour propre.
6. Dénoncer
Le harcèlement évolue en fonction de la réaction des témoins. Ils peuvent dénoncer ou être de plus en plus virulents. La complicité est un facteur aggravant.
→ Il faut inciter l’enfant à dénoncer le harcèlement (amis, parents, adulte de l’école ou au délégué de classe, maison des adolescents…).
Plus d’infos
> www.education.gouv.fr/non-au-harcelement et par téléphone (numéro vert 3020). Ou via l’appli mobile 3018 contre le cyberharcèlement.
7. Savoir reconnaître le harcelé
Le parent doit en permanence être en connexion avec son enfant, l’observer et maintenir le dialogue avec lui. L’enfant pourrait aussi bien être en connexion avec un autre adulte. Un enseignant, un grand frère, une tante, ou un membre de sa famille d’accueil, par exemple.
→ Les états de stress apparents comme l’évitement, l’inquiétude, l’angoisse, la colère, l’irritabilité, les comportements destructeurs envers des objets ou des personnes, sont des signaux d’alerte.
Une plateforme de lutte contre le harcèlement
pHARe est le programme de lutte contre le harcèlement à l’école. Il est disponible depuis 2021. Dans ce cadre, l’académie de Guadeloupe a mis en place une plateforme numérique dédiée. Elle est accessible via le site du rectorat ou par QR code. On y trouve les contacts des référents contre le harcèlement scolaire de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, des vidéos ludiques de sensibilisation, des textes de références, informations et actualités.