En cas de catastrophe naturelle, l’acheminement de médicaments et de petit matériel de soin peut être compromis. Se pose alors la question des soins de première urgence. Et si la solution résidait dans la création de plantothèques médicinales ?
Lors d’une catastrophe naturelle, en cas de blessure, de troubles ou de problèmes de santé, les plantes locales peuvent nous être utiles. C’est l’idée que défend le Centre de culture populaire Ypiranga de Pastinha Martinique (CCPYPM), à l’origine d’une plantothèque médicinale à Tivoli, en Martinique. L’association sensibilise à la nécessité pour chacun de disposer de quelques plantes médicinales utiles en cas d’urgence.
12 plantes indispensables
Claire Joseph, médiatrice sociale de l’association, a accepté de partager une sélection de douze plantes intéressantes. « La majorité de ces plantes a été étudiée par le réseau Tramil, programme de recherche dont la mission est de valider scientifiquement les usages traditionnels de plantes médicinales pour les soins de santé primaire », précise Claire Joseph. Elle indique néanmoins que « leur utilisation est souvent déconseillée aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants de moins de 3 ans. De plus, quelles que soient les plantes choisies, leur consommation doit toujours être validée par son médecin ! »
1. Le moringa
L’huile de graine de moringa peut être appliquée localement en cas de brûlures superficielles et peu étendues, avant d’y poser une compresse. Mais il est déconseillé de l’utiliser sur les zones sensibles (visage, mains, pieds, organes génitaux).
2. L’Aloe vera
Cette plante est employée contre l’asthme et la toux. En diluant son suc dans de l’eau ou en décoction, on obtient un breuvage efficace contre les troubles respiratoires. Son gel peut aussi être appliqué sur les coupures, les éraflures et les cloques. Attention, en récupérant le suc contenu dans la partie interne de la feuille, il faut éviter le liquide jaune qui peut être irritant.
3. La cannelle
Cet arbre à l’écorce aromatique est bénéfique en cas d’affection gastro-intestinale. En cas de diarrhée et de vomissements, on peut préparer une décoction avec un bâton d’écorce que l’on fait bouillir dans de l’eau.
4. L’herbe charpentier
Elle est préconisée en cas d’entorse, de douleur due à un choc mais aussi pour résorber les troubles gastro-intestinaux et les affections nerveuses. On l’utilise en appliquant les feuilles écrasées sur les zones douloureuses, en décoction pour traiter les maux d’estomac, et en infusion en cas d’insomnie, d’anxiété et de trouble nerveux. Elle est contre-indiquée, entre autres, en cas de traitement anti-coagulant.
5. La brisée
L’arbuste, aussi appelé thé de Chine, soigne la grippe et le rhume. Il est anti-inflammatoire, peut servir de compresse sur des plaies et soulage les rhumatismes.
6. Le gros thym
Cette herbacée traite la toux et l’asthme. En infusion, elle se consomme dès l’apparition des symptômes.
7. Le basilic
Efficace contre les affections gastro-intestinales, l’herbacée infusée permet de traiter les maux d’estomac et les vomissements. Le basilic est aussi reconnu pour ses vertus apaisantes.
8. Le maïs
Le maïs est conseillé en cas d’œdème mais aussi lors d’affections inflammatoires, rénales et urinaires. On réalise une décoction, une infusion ou une macération de la barbe (ou poils). Attention à ne pas en consommer trop, car il peut générer des diarrhées.
9. Le maracudja
Les feuilles de cette liane, en infusion, permettent de diminuer l’anxiété et, en décoction, de traiter plaies et brûlures. Et son fruit est gorgé de vitamine C !
10. L’arbre à soie
Cet arbuste à latex blanc, fleurissant toute l’année, est notamment utile en cas de plaies superficielles. Après avoir fait bouillir ses feuilles, on les applique sur la blessure en cataplasme.
11. Le cotonnier
Avec un cotonnier chez soi, on est sûr de disposer d’un stock de coton suffisant pour nettoyer les plaies ! Attention, cette plante herbacée a besoin de beaucoup d’eau.
12. L’épinard
Cette herbacée a toute sa place dans la plantothèque car elle peut être utilisée en cataplasme, réalisé à partir de ses feuilles bouillies. Consommée cuite, elle représente aussi un apport intéressant en nutriments et en fibres.
Par Marie Ozier-Lafontaine (paru en mars-avril 2021)