Profitez de vos soirées de vacances pour proposer des jeux de société à vos enfants. En fonction de leur âge, leur goût, leur caractère, faites le bon choix, et votre soirée sera réussie !
« On peut en savoir plus sur quelqu’un en 1 h de jeu qu’en une année de conversation. » Cette citation est de… Platon. L’importance du jeu était déjà mise en évidence, il y a plus de deux millénaires ! Beaucoup plus récemment, plusieurs études en neurosciences et en sciences cognitives ont montré que certains jeux augmentent les compétences verbales, mathématiques, ou encore sociales chez les jeunes enfants. Une étude suédoise parue en 2016 a notamment montré que le fait de jouer une dizaine de minutes par jour pendant 3 semaines à des jeux de plateau augmente les compétences mathématiques chez les enfants à partir de 5 ans.
Jouez avec eux !
Un jeu de société se joue… à plusieurs ! Et pour les enfants de moins de 8 ans, c’est vous, parent, qui allez jouer avec vos enfants. Il est illusoire de compter sur les fratries ou sur les petits cousins. Le seul résultat obtenu sera un grand désordre, des pièces perdues ou endommagées. Jouer à plusieurs, cela s’apprend et la présence de l’adulte est absolument nécessaire dans les premiers temps. De plus, il est indispensable de respecter l’âge inscrit sur la boîte, surtout si l’enfant n’a pas l’habitude de jouer.
1. Les jeux coopératifs
L’intérêt des enfants pour les jeux de société commence souvent à partir de 3 ans. Il faut choisir des jeux simples avec lesquels il apprendra d’abord à respecter son tour, à lancer un dé (avec des couleurs ou des formes), à avancer un pion, à gagner ou rendre des petits objets, ou encore à tenir quelques cartes. Pour les petits, il peut être très frustrant de perdre. Et une partie peut facilement se terminer en crise de larmes. Aussi, mieux vaut choisir des jeux coopératifs, où tous les joueurs jouent ensemble contre le jeu. Par exemple, dans le fameux Jeu du loup (Nathan) pour les enfants de 3 à 6 ans, les joueurs doivent s’entraider pour gagner contre le loup.
2. Les classiques revisités
À partir de 3 ou 4 ans, les simples jeux de bataille ont beaucoup de succès. Batawaf (Djeco) permet de comparer les éléments par la taille (lorsque l’enfant ne connaît pas encore les nombres), ou encore la Bataille du mange doudou (l’École de loisirs) introduit des petites constellations numériques avec un aspect affectif et ludique autour du « doudou ». Le jeu du menteur ou encore Mistigri (Djeco) plaisent également, mais un porte-carte peut être nécessaire pour les plus petits qui ont encore du mal à tenir leur jeu en main. À partir de 5 ans, les jeux de plateau, d’abord avec un seul dé, puis avec plusieurs, permettent à l’enfant de se situer sur la bande numérique, d’avancer lorsqu’il « ajoute », de reculer lorsqu’il « retire ». Or, ces éléments seront essentiels pour les apprentissages mathématiques en grande section, en CP et en CE1. Si les jeux sont aujourd’hui nombreux et de plus en plus ludiques, un vieux Jeu de l’oie peut faire l’affaire… à condition de modifier les règles ! Il est vraiment trop frustrant pour un enfant de retourner au début du jeu alors qu’il était presque arrivé à la fin, ou encore de devoir passer son tour plus d’une fois. Et surtout, l’enfant comme le parent, vont se lasser si le jeu dure trop longtemps.
3. Contrôler ses émotions
Inhiber ses pulsions, mieux connaître et maîtriser ses émotions, c’est ce que permettent des jeux comme Bazar bizarre (Gigamic, à partir de 6 ans), ou Panic lab (Gigamic, à partir de 8 ans).
4. Se repérer dans le temps
Simples mais efficaces, les jeux de la série Time line (Zigomatic) consistent à recréer des frises chronologiques à partir de cartes (inventions, faits historiques…). Alors, certes, on s’en lasse vite, mais ils peuvent être intéressants pour les enfants de CM1-CM2, qui auraient un peu de mal avec le programme d’histoire.
5. Pour toute la famille
À partir de 8 ou 10 ans, les jeux deviennent véritablement intéressants pour toute la famille. On ne joue plus seulement pour faire plaisir à son enfant, mais parce qu’on y a pris goût. Des jeux de stratégie comme l’excellent Kingdomino (Blue orange), le génial Azul (Next move) ou encore les célèbres Carcassone (Asmodee) et Catan (Kosmos) permettent de développer des capacités d’anticipation, de planification et d’organisation chez l’enfant, tout en étant un régal pour les parents.
6. Imaginer, se parler, conceptualiser
Développer des compétences langagières, conceptualiser, interagir avec ses partenaires en cherchant à comprendre leur façon de penser, c’est également ce qu’offrent certains jeux comme le très poétique Dixit (Libellud) dans lequel il faut observer une image et faire appel à son intuition pour la faire deviner aux autres joueurs, ou encore les très addictifs Code names (Lello)ou Just one (Asmodee) dans lesquels ce sont des mots qui doivent être découverts.
7. Pour l'ambiance
Un jeu doit aussi et surtout être ludique. À avoir dans sa ludothèque : Las Vegas (Ravensburger) et Pickomino (Gigamic). Ces jeux de dés génèrent une folle ambiance tout en invitant les enfants au calcul mental et sur les grands nombres (Las Vegas). Ces jeux offrent aussi, d’abord de façon intuitive puis plus réfléchie, une petite approche des probabilités. Enfin, pour passer un moment de franche rigolade en famille, Time’s up (Asmodee), dans lequel on doit deviner des mots, a définitivement fait ses preuves. Le jeu existe en version junior, avec des images pour les enfants qui ne savent pas encore lire et se décline en toute une gamme. Il est également possible de le créer soi-même (chaque joueur note plusieurs mots sur des papiers placés dans un chapeau).
Par Emma Chartier