Il n’y a pas d’âge pour apprendre les gestes qui sauvent. C’est ce que démontre l’Association des secouristes de la Guadeloupe qui organise des formations accessibles dès l’âge de 3 ans.
Assis autour d’une table, équipés de feutres, Noéma, Ruben et une dizaine d’autres enfants ont pour mission d’identifier les dangers représentés sur plusieurs dessins. Dans la cuisine, un petit garçon est proche du four. Dans les escaliers, des jouets risquent de provoquer une chute. Et dans la salle de bain, un sèche-cheveux branché a été oublié près du bain de bébé… Célia Coste, de l’Association des secouristes de la Guadeloupe, dirige l’initiation aux gestes qui sauvent, organisée ce jour-là, à Jarry. « À votre âge, l’important est de connaître les dangers pour bien maîtriser les quatre phases : protéger, examiner, alerter et secourir. »
Porter secours
Pendant 2 h, diverses situations sont abordées, en intérieur comme en extérieur. Célia Coste et Julien Mélin ont adapté le diplôme de Prévention et secours civique de niveau 2 aux enfants âgés de 6 à 9 ans. Ils interviennent sous la responsabilité du Club des amis sauveteurs de la Guadeloupe, auquel leur association est affiliée. Ils rappellent que la sensibilisation aux premiers secours est obligatoire dès l’école. Il s’agit de l’APS (pour Apprendre à porter secours).
Apprendre par le jeu
Une fois la théorie expliquée, place à la pratique. Chacun choisit un déguisement. « Les costumes apportent un cadre et un côté fun. Ils incitent les enfants à participer », explique Célia. Du faux sang pour la mise en situation, des déguisements pour le jeu et la mise à distance et un téléphone pour appeler les secours. « On a tendance à infantiliser les enfants alors qu’ils sont confrontés à énormément de choses dans leur quotidien. Ils peuvent appréhender les dangers. »
Se protéger, avant tout
Habillée d’une toque, Calypso simule une brûlure en cuisine. Maéla joue le rôle du secouriste. Après avoir bien écouté les consignes, la petite fille de 6 ans isole la victime de la zone de danger, fait couler de l’eau à température ambiante pendant 15 min. Si la sensation de brûlure ne passe pas, alors elle appellera les secours.
Si une super-héroïne chute, les enfants apprennent à reconnaître son état de conscience ou non.
Dans le cas où un pirate se blesse, il faut s’éloigner de l’objet coupant et arrêter le saignement, « en appuyant fort pour faire comme un bouchon, un point de compression pour que le sang reste dans la peau, en se protégeant la main si possible et en demandant de l’aide pour que quelqu’un d’autre appelle les secours », précise la formatrice.
Dans tous les cas, la première règle est d’abord « de se protéger soi. En secourisme, il faut être égoïste », insiste Célia qui prend l’exemple d’un incendie. « Vous devez vous éloigner du feu, alerter, crier. Mais si vous n’êtes pas dans la même pièce que vos proches, ne les cherchez pas, sortez et appelez les secours ! » Le 15, pour le Samu, le 18 pour les pompiers.
À chaque fois, il faut se présenter, communiquer l’adresse de l’événement, expliquer le problème en étant le plus précis possible et « surtout, ne pas raccrocher avant qu’on ne vous ledise… », répète Célia. « C’est bien, ça les met en situation », commente une des mamans. L’association des secouristes de la Guadeloupe propose diverses formations accessibles dès l’âge de 3 ans. « Pour cet âge, le cours dure 45 min. C’est plus difficile de les canaliser. On se focalise sur l’apprentissage de l’appel d’urgence, le 15. Et quand l’enfant retient ça, on a tout gagné ! », apprécie Célia.
Plus d’infos
Association des secouristes de la Guadeloupe – Contact : 07 83 37 85 13
Et aussi
Les listes des associations agréées pour initier aux gestes qui sauvent sont disponibles sur le site de la préfecture de votre département :
Guadeloupe – Martinique – Guyane
Par Bénédicte Jourdier