Source de stress, handicap social et même tue l’amour, la mauvaise haleine touche un individu sur quatre. Souvent occasionnelle et liée à l’hygiène bucco-dentaire, elle peut, dans certains cas, être pathologique. Quelles solutions ?
Votre interlocuteur précipite la fin de votre échange, vos proches rechignent à venir vous embrasser, un ami vous propose systématiquement une pastille à la menthe ? Vous souffrez peut-être d’halitose. Autrement dit, vous avez mauvaise haleine.
Sans oxygène
La mauvaise haleine est due à la prolifération d’une bactérie anaérobie, c’est-à-dire capable de se développer sans oxygène. Elle se nourrit de protéines et libère des composés soufrés volatiles malodorants. Ces bactéries se camouflent entre les dents, au fond de la langue, bien à l’abri de la salive, cet antibactérien naturel. Un brossage de dents sommaire, la présence de carries, la formation de poches parodontales, un dentier sale, des atteintes de la gencive sont autant d’éléments déclencheurs de l’halitose, sans en être les uniques responsables. Les amygdales sont parfois incriminées, les sinus également et, de manière générale, tout ce qui pourrait contribuer à provoquer une sécheresse buccale. D’ailleurs, les glandes salivaires étant moins actives pendant la nuit, il n’est donc pas rare d’avoir une haleine chargée au réveil. Hors hygiène buccale, le stress, le diabète, le surpoids, les problèmes hépatiques, les infections pulmonaires, le cycle menstruel ou une insuffisance rénale peuvent également être impliqués.
Odeur désagréable
Comment savoir si vous souffrez d’halitose ? Inutile de souffler dans le creux de sa main, l’odorat s’habitue aux odeurs et ne s’en inquiète rapidement plus. Parfois, l’halitose s’avère psychologique. Certaines personnes focalisent sur leur odeur persuadées d’avoir mauvaise haleine. C’est l’halitophobie. Alors, pour s’assurer de son haleine, mieux vaut aller voir son dentiste qui objectivera l’intensité de l’odeur par une mesure organoleptique (donc par l’odorat). Le test s’appuie sur les distances de perception d’une odeur désagréable quand le patient parle normalement. L’halitose est sévère à 1 m de perception au nez, et plutôt faible lorsqu’elle se limite à 10 cm. Et pour compléter ces premières d’indications, des dispositifs mécaniques peuvent mesurer la concentration de composés sulfurés volatiles dans l’air expiré du patient, fameux témoins d’une haleine trop odorante. D’autres techniques plus élaborées, basées notamment sur le laser, peuvent être utilisées pour explorer la bouche et ses cavités, la langue ou les glandes buccales.
Bain de bouche
Lorsque que l’halitose est établie, il est temps de s’attaquer au problème. Pharmacies, parapharmacies, remèdes de grand-mères, rayons de grandes surfaces, ou de boutiques bio regorgent de solutions pour pallier une mauvaise haleine passagère. Pastilles, sprays, bains de bouche, fils dentaires sont de bons adjuvants, dans l’urgence. Attention cependant, leur action n’est pas suffisamment préventive, et ils camouflent souvent plus qu’ils ne traitent le mal. Dans la durée, quelques règles fondamentales accompagnent la lutte contre l’halitose :
– s’assurer d’un brossage de dents trois fois par jour pendant au moins 3 min, avec une brosse en bon état et propre ;
– nettoyer sa langue avec un gratte langue ;
– utiliser de petites brossettes ou du fil dentaire pour les zones plus difficiles ;
– terminer par un bain de bouche conçu contre la mauvaise haleine.