L’urinothérapie, c’est la consommation de sa propre urine à des fins thérapeutiques. Cette technique n’est cautionnée par aucune étude sérieuse. Elle est pourtant utilisée depuis l’Antiquité et encore aujourd’hui.
L’urinothérapie est une pratique ancienne.
Vrai
Les traces de personnes consommant leur propre urine remontent à l’Antiquité et touchent tous les continents. En Europe, en Inde, en Égypte, l’urine humaine et animale a toujours été utilisée. Les Romains l’emploient pour blanchir leurs dents en raison de sa forte concentration en ammoniaque. Ambroise Paré, célèbre chirurgien français, la recommande pour désinfecter et cicatriser les plaies. Aujourd’hui encore, de nombreux médicaments sont produits à partir d’extraits d’urine comme l’urokinase, une enzyme utilisée pour dissoudre les caillots sanguins.
L’urinothérapie fait de moins en moins d’adeptes.
Faux
Si la France rejette cette pratique, d’autres pays comme l’Allemagne, le Japon et les Pays-Bas sont de fervents supporters. En Asie, certaines médecines douces recommandent une consommation quotidienne d’urine pour prévenir certaines maladies. Mais toujours en France, selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, cette thérapie par l’urine, aussi appelée amaroli, entre dans les pratiques à risque de dérive sectaire.
L’urinothérapie, c’est le fait d’utiliser son urine comme thérapie.
Vrai
Ses adeptes l’utilisent en application externe et interne. En externe (bain, friction, cataplasme, compresse…), elle accélérerait la guérison des plaies, coupures et boutons, soulagerait les piqûres d’insecte et serait efficace pour traiter des affections dermatologiques comme l’eczéma, l’acné, les mycoses, le psoriasis. En gargarisme, elle aiderait à soigner des aphtes. En interne, c’est-à-dire une fois bue, elle agirait de manière curative sur un certain nombre de maladies notamment respiratoires et favoriserait la circulation sanguine. Enfin, elle stimulerait les défenses immunitaires, régulariserait le transit intestinal, diminuerait le stress, soulagerait la migraine et les symptômes de la ménopause, la fatigue…
Pour ses adeptes, l’urine est un fortifiant.
Vrai
Principal véhicule d’élimination des déchets de l’organisme, l’urine comporterait le trop-plein d’éléments que les reins n’ont pas eu besoin de filtrer : des sels minéraux, déchets azotés, acides, hormones, vitamines (en particulier, de la vitamine C), enzymes. En outre, l’urine n’agirait qu’à doses infinitésimales comme un vaccin immunisant contre certaines pathologies (ses substances actives réinjectées dans le corps déclencheraient une réaction immunitaire).
L’urine est à 95 % composée d’eau.
Vrai
L’urine contient principalement de l’eau (95 %), 2,5 % d’urée (dégradation des acides aminés de l’organisme), une substance potentiellement toxique, et de la créatine (déchet des muscles). Des chercheurs ont récemment découvert qu’elle contient des bactéries en nombre suffisant pour former un microbiote urinaire, protecteur contre le développement d’infections urinaires.
L’urine est bonne pour la peau.
Vrai et faux
« Je tiens cette habitude de ma grand-mère. Tous les matins, je récupère quelques gouttes d’urine sur un coton. J’applique ensuite sur mon visage. Je laisse poser quelques minutes puis je me lave le visage avec un gel moussant et je rince abondamment. Résultat, ma peau est nette, purifiée et sans aucun bouton ! » Comme Magui, 46 ans, originaire des Abymes, beaucoup d’Antillo-guyanaises sont adeptes d’urinothérapie. L’urine contiendrait de nombreux nutriments et sels minéraux qui en traitement local feraient des merveilles contre les boutons et pour purifier la peau. Mais aucune étude sérieuse ne le démontre.
L’urinothérapie peut remplacer un traitement médicamenteux.
Faux
L’urinothérapie ne peut pas remplacer des traitements éprouvés, comme des antibiotiques ou des anticancéreux. Et elle ne doit pas être absorbée en simultané avec un traitement. Pour beaucoup de médecins, boire ce liquide organique consiste à se réinjecter dans le corps des toxines pouvant entraîner des troubles sévères.