Vieillir est souvent une épreuve. Et, quand des difficultés financières s’en mêlent, la situation peut vite devenir dramatique. Toutefois, des solutions existent. Petit inventaire.
Les personnes âgées peuvent être soutenues pour les soins dont elles ont besoin ou plus généralement pour compléter des revenus trop faibles. Ainsi l’Aspa, ou allocation de solidarité aux personnes âgées, permet aux personnes ayant de faibles revenus de bénéficier d’un niveau minimum de ressources, à condition d’être retraité, d’être âgé de 65 ans ou plus et selon un plafond de ressources. L’Asi, ou allocation supplémentaire invalidité, est une aide accordée en plus aux personnes percevant une pension d’invalidité ou vieillesse. Son versement prend fin dès l’âge légal de départ à la retraite mais l’Aspa peut prendre la suite. Pour bénéficier de l’Asi, le demandeur doit être atteint d’une invalidité réduisant d’au moins 2/3 sa capacité de travail ou de gain.
L’Apa
Au titre des aides légales, une personne âgée peut bénéficier de l’Apa, l’allocation personnalisée d’autonomie versée par le Conseil départemental. Cette allocation peut servir à payer en totalité ou en partie les dépenses nécessaires pour rester au domicile (Apa à domicile) ou à payer une partie du tarif dépendance de l’établissement médico-social, Éhpad d’accueil (Apa établissement). L’Apa est destinée aux personnes âgées de 60 ans et plus, qui ont besoin d’aide pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne comme se lever, se laver, se vêtir, se nourrir, ou dont l’état nécessite une surveillance régulière. La condition est vraiment d’être en perte d’autonomie, c’est-à-dire d’avoir un degré de perte d’autonomie évalué par une équipe de professionnels du Conseil départemental. L’Apa ne dépend donc pas des revenus. Au-delà d’un certain niveau de revenus, une participation peut quand même être demandée.
La CMU
Autres aides à la santé, cette fois non spécifiquement réservées aux personnes âgées, la CMU et l’ACS. La CMU ou couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) est destinée aux personnes ayant de faibles ressources. C’est une protection complémentaire gratuite. Contrairement à une complémentaire santé habituelle de type mutuelle, le bénéficiaire ne paie aucune cotisation. La CMU est renouvelable sur demande chaque année, à condition de toujours remplir les conditions de résidence et de ressources. Sur présentation de la carte Vitale et de l’attestation de droit à la CMU-C, les soins des bénéficiaires sont pris en charge à 100 %, sans avance de frais, y compris pour la part non remboursée par la Sécurité sociale, le forfait journalier hospitalier ou la participation forfaitaire d’1 euro. Pour les frais les plus courants relatifs aux lunettes, aux prothèses dentaires et auditives, le patient ne paie pas grâce à la prise en charge jusqu’à un certain montant des dépassements.
L’ACS
Les personnes dont les ressources sont faibles, mais légèrement supérieures au plafond CMU, peuvent aussi bénéficier d’une aide au financement de la complémentaire : l’ACS. Cette aide se présente sous la forme d’une attestation-chèque d’un montant de 550 euros pour les personnes de plus de 60 ans. Elle permet d’obtenir une réduction sur le montant annuel de la cotisation à une complémentaire santé, à condition de choisir un organisme proposant des contrats sélectionnés au titre de l’ACS. Concrètement, cette aide permet de réduire, et dans certains cas de prendre en charge totalement, le montant de la cotisation annuelle à la mutuelle. Lors des visites chez le médecin, l’ACS permet également d’être dispensé de l’avance des frais, des franchises médicales et de la participation forfaitaire d’1 euro. Les tarifs médicaux sont sans dépassement d’honoraires dans le cadre d’un parcours de soins coordonnés, quel que soit le médecin, même s’il pratique des honoraires libres (professionnels en « secteur 2 »).
→ Le saviez-vous ?
Avec la réforme du reste à charge zéro (RAC 0) ou « 100 % santé », certaines lunettes, prothèses dentaires et auditives seront entièrement remboursées par la Sécurité sociale et les mutuelles. Cette réforme, qui entrera en vigueur par étape d’ici le 1er janvier 2020, a pour objectif de permettre aux plus démunis d’accéder à ces soins.
Et aussi…
En plus des aides légales, se décline un certain nombre d’aides dites facultatives. Les assistantes sociales des CCAS renseignent les personnes âgées et leur famille sur ces aides. Sans être forcément directement liées à la prise en charge de la santé, elles contribuent à un mieux-être des seniors et sont décidées et gérées au niveau communal. On peut citer : des aides à l’amélioration de l’habitat (qu’il s’agisse d’aménager les sanitaires, rampes dans la douche pour éviter les chutes ou pour assurer une meilleure salubrité du logement), le portage des repas, des aides alimentaires sous forme de colis ou de bons, des aides ménagères pour maintenir la personne à domicile le plus longtemps possible. Certaines communes proposent un secours exceptionnel pour l’audition, l’ophtalmologie, l’optique, et même pour les déplacements vers la Métropole pour raison médicale. Les dispensaires sont en charge des accueils spécifiques relatifs à la santé, mais aussi des campagnes de vaccination gratuites. Les maisons des aînés, lieux de rencontre et espaces occupationnels renforcent le lien social et proposent des activités physiques ou ludiques indispensables au maintien d’une bonne santé. Enfin dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS), les communes mettent en place de nombreuses animations déclinant les problématiques d’hygiène de vie, santé mentale et physique de la population