Mon espace santé est ce nouveau carnet de santé numérique proposé par le ministère de la Santé et l’Assurance maladie. Mode d’emploi, avec François Gourrier, coordinateur régional Mon espace santé, en Guyane.
Ce qu’il faut savoir
Plus qu’un carnet de santé numérique, Mon espace santé se présente comme un véritable outil individuel de gestion. « Disponible en ligne ou en application, il redonne la main au patient sur l’ensemble de son dossier médical. Celui-ci peut y centraliser toutes ses informations médicales : ordonnances, radiographies, résultats de laboratoire, scanners, dossiers d’hospitalisation, etc. Il peut également partager les données qu’il souhaite avec le, ou les professionnels de santé de son choix. Cet espace est 100 % sécurisé. » Quel que soit le régime de son Assurance maladie, chaque Français, sauf exceptions, peut disposer de ce service.
Comment activer Mon espace santé ?
1. Rendez-vous sur le site www.monespacesante.fr (ou téléchargez l’application).
2. Cliquez sur « Activer votre espace santé ».
3. Indiquez votre date de naissance, ou celle de votre enfant, et si vous avez une carte Vitale sans photo ou avec photo.
5. Indiquez votre numéro de Sécurité sociale et votre numéro de série de votre carte Vitale.
6. Choisissez un identifiant et un mot de passe.
Les avantages
– Disponible à tout moment
Chacun peut y établir son profil, en tenant compte de son état de santé (allergies, antécédents familiaux, mise à jour des vaccinations, traitements en cours, etc.) et de ses habitudes de vie (sportif, fumeur…). « L’avantage est que ce carnet de santé électronique est disponible à tout moment, quel que soit l’endroit où vous vous trouvez. » Cet outil peut pallier les pertes de carnets de santé papier, d’ordonnances, de résultats…
– Outils pratiques
Il dispose d’une messagerie sécurisée entre patient et professionnels consultés. Ces derniers peuvent même y déposer des documents. Autre atout, un agenda pour gérer ses rendez-vous médicaux, rappels et dates d’examens clés. Enfin, un catalogue d’applications, référencées par l’État, est disponible, en rapport avec la santé, le bien-être ou le maintien de l’autonomie.
– Favorise les échanges
« La plateforme permet de fluidifier les échanges entre professionnels. Par exemple, en cas de maladie chronique où plusieurs spécialistes peuvent suivre le même patient. » Ce dossier médical partagé (DMP) peut être alimenté par le médecin traitant, pharmacien et autres professionnels de santé, si le patient l’y autorise. « Prenons le cas d’un patient atteint d’un cancer. Il consulte un oncologue et un psychiatre. S’il autorise l’accès réciproque, l’oncologue et le psychiatre pourront échanger leurs documents. »
– Confidentiel et sécurisé
« Cet espace est complètement géré par le patient. C’est lui qui donne l’accessibilité aux médecins, aux informations et aux documents de son choix. Personne ne peut accéder à son espace sans son autorisation. » Ni les organismes de santé (Assurance maladie, médecine du travail, etc.) ni la mutuelle, ne peuvent accéder aux données. En revanche, un parent peut accéder au profil de son enfant jusqu’à sa majorité. Angoissé par les fraudes ? « L’espace est protégé par trois sécurisations : la certification Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), une double authentification, et un hébergement en France, sur des serveurs répondant aux plus hautes normes de sécurité (certification HDS). » Cependant, comme pour tout service officiel, le risque d’arnaque existe. N’indiquez jamais vos coordonnées bancaires, votre identifiant ni votre mot de passe par téléphone, par sms ou par email.
Les freins
Mais, malgré ces précautions d’usage, l’utilisation reste encore timide, surtout en Outre-mer. « 10 % seulement en Guyane. Quasiment le même pourcentage aux Antilles. De leur côté, certains professionnels de santé ne se sentent pas prêts pour des raisons techniques. Cela bouscule aussi leurs habitudes. Le patient a un vrai rôle à jouer dans le développement de cet outil. »
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