Créée pour accompagner les femmes souffrant de troubles féminins comme le Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), l’association Cyst’Her souhaite sensibiliser la société tout entière à ces troubles souvent méconnus.
Cyst’Her, association fondée en juillet 2023 par Jessie Antiste Asselie, infirmière-naturopathe en Martinique, se positionne comme une lueur d’espoir pour les femmes confrontées au Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Ce syndrome, aux multiples facettes, affecte une femme sur sept dans le monde. Responsable, entre autres, de problèmes de fertilité, il a longtemps été ignoré et mal compris. Jessie Antiste Asselie, elle-même atteinte du SOPK, refuse d’en faire une fatalité.
Multiples symptômes
« Le SOPK n’est pas une maladie, mais un syndrome aux multiples symptômes, qui varient d’une femme à une autre », indique Jessie Antiste Asselie. Il se caractérise par la présence dans les ovaires de multiples petits follicules (petites cavités renfermant des ovules), souvent trois à quatre fois plus qu’une femme qui n’est pas atteinte du syndrome. Ces follicules en surnombre peuvent entraîner des déséquilibres hormonaux. « Trois critères sont, à ce jour, déterminants pour diagnostiquer un SOPK : l’ovaire d’aspect multi-folliculaires, l’hyperandrogénie, avec la production excessive de testostérone (hormones mâles) et des troubles du cycle féminin. Quand deux de ces trois critères sont réunis, on peut penser à un SOPK, qu’il faut vérifier grâce à une échographie. » Les symptômes qui peuvent alerter les femmes sont des cycles menstruels irréguliers, allant parfois jusqu’à une absence de règles, des problèmes de fertilité, une prise de poids rapide focalisée sur le ventre, les hanches, une pilosité importante, de l’acné…
Infertilité
« Le SOPK est souvent diagnostiqué au moment où la femme éprouve des difficultés à concevoir un enfant », indique la naturopathe. Mais le problème de fertilité n’est pas la seule conséquence du syndrome. Les femmes souffrant de SOPK ont un risque jusqu’à quatre fois plus élevé de souffrir d’accidents vasculaires cérébraux et trois fois plus de risques de développer un cancer gynécologique. Près de la moitié des femmes atteintes développent un diabète de type 2 avant 40 ans, à cause de l’hyper-insulinémie déclenchée par le syndrome. Les manifestations physiques et psychologiques, tels que la pilosité excessive, les problèmes cutanés, le surpoids, l’irritabilité, l’infertilité augmentent les risques de dépression. « Les tentatives de suicide sont sept fois plus élevées chez ces femmes. »
Perturbateurs endocriniens
Ce que défend Jessie Antiste Asselie à travers l’association Cyst’Her, c’est une approche holistique du SOPK. « La prise en charge implique d’agir sur différents leviers. » D’abord l’alimentation, avec un accent mis sur des choix alimentaires sains et en excluant au maximum les perturbateurs endocriniens, facteurs aggravant du SOPK. Puis un tri à réaliser dans ses produits cosmétiques, truffés eux aussi de perturbateurs endocriniens. Une cure détox est souvent nécessaire pour aider le foie à éliminer les hormones en excès et les toxines. Une activité physique régulière contribue également à améliorer l’état de santé des femmes.
Un accompagnement par un ostéopathe peut aussi s’avérer efficace pour repositionner le bassin et libérer les organes féminins parfois comprimés. « L’approche est forcément pluridisciplinaire. C’est ce que nous souhaitons véhiculer comme message auprès des femmes comme des professionnels de santé, avec Cyst’Her. » L’association, qui compte aujourd’hui 75 membres, s’engage dans la sensibilisation et l’éducation par le biais d’événements tels que la Cyst’Her Day, avec une première édition rassemblant 600 visiteurs en septembre 2023, mais aussi tout au long de l’année à travers des ateliers, des conférences, des interventions dans les écoles, des échanges avec les professionnels de santé…
Instagram : sopk_cysther