Le dry-needling ou puncture par aiguille sèche est une méthode autorisée en France depuis 2017. Elle est désormais largement utilisée pour traiter la douleur. Elle nécessite toutefois une formation particulière que certains kinésithérapeutes ont suivie.
Lorsque le muscle est surmené du fait de gestes répétés ou de postures modifiant la physiologie, apparaissent de toutes petites contractures : les points trigger, points gâchettes ou syndromes myofasciaux. À ces endroits, les circulations sanguine et lymphatique sont moins fluides, une raideur s’installe, le tout provoquant des douleurs locales, mais aussi à distance de ces zones.
Les « trigger points »
« À la palpation, en fonction de la zone douloureuse, on va rechercher quel muscle, quel point trigger provoque la douleur référée, explique Ana Gomez, kinésithérapeute en Guadeloupe, formée au dry-needling. Par exemple, lors d’une douleur à l’épaule qui peut irradier jusque dans l’avant-bras, il est fréquent que le point concerné soit derrière l’omoplate, au niveau du muscle infra-épineux. Ainsi, en fonction de la pathologie, on va utiliser une carte du corps ciblant les muscles et les douleurs référées.
La technique du dry-needling consiste à introduire une aiguille d’acupuncture (stérile et à usage unique) dans le muscle, le fascia ou le tendon au niveau du point trigger pour libérer la contracture. « Piquer avec une aiguille sèche, c’est-à-dire sans aucun produit, a la même efficacité que lors d’une infiltration, mais sans les effets secondaires. Cette technique peut être utilisée sur tout le corps. Par exemple, pour soulager des maux de tête dus à un problème de mâchoire, ou une douleur sciatique chez une femme enceinte, après une entorse à la cheville pour apaiser les possibles douleurs résiduelles. On peut même traiter le vaginisme grâce à cette pratique. »
Les différentes techniques
– La technique du pistonnage. Le praticien fait entrer et sortir l’aiguille, le muscle répond par un spasme local, ce qui entraîne un soulagement instantané.
– La technique de la rotation. Le praticien fait tourner plusieurs fois l’aiguille sur elle-même.
– Enfin, on peut appliquer un courant électrique sur l’aiguille, qui va venir faire trembler le muscle.
Un geste technique
Malgré sa simplicité et son efficacité, « il s’agit, rappelle Ana Gomez, d’une technique de kinésithérapie réalisée par un professionnel ayant reçu une formation spécifique. On peut piquer un ou plusieurs points sur plusieurs muscles impliqués si nécessaire. Cela reste une technique très rapide. Dès la première séance, le soulagement est immédiat. Il peut être nécessaire de faire plusieurs séances pour installer la détente et pérenniser le résultat. Dans le cas d’une tendinopathie, souvent due à une surcharge musculaire et à une sollicitation répétée, on va traiter le muscle puis le tendon à plusieurs reprises ».
Des contre-indications ?
– Infections.
– Tumeur actives.
– Poncture en muscle profond chez les personnes sous anticoagulants.
Est-ce douloureux ?
« On note une petite douleur à la piqûre, mais moins qu’on ne le pense et, surtout, face à l’efficacité de la technique, on revient ! », constate Ana Gomez.
Que dit l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes ?
« Les kinésithérapeutes peuvent pratiquer le dry-needling dès lors qu’ils en ont acquis la compétence et respectent les règles de sécurité et d’hygiène nécessaires à l’exercice de cette technique en conformité avec les dispositions du code de déontologie relatives à la qualité et à la sécurité des soins (articles R. 4321-59 et R. 4321-114 du code de la santé publique). »