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Mon parcours en PMA

Mon parcours en PMA
Getty Images

Voilà 2 ans qu’Émilie suit un véritable parcours du combattant pour devenir mère. Elle a investi temps et argent, et fait l’expérience de toutes les techniques de PMA. Par son témoignage, elle souhaite rappeler aux femmes les implacables rendez-vous de l’horloge biologique.

« Les femmes sont, à mon sens, insuffisamment alertées sur le fait que leur réserve ovarienne est fixée à la naissance et que les ovocytes, non seulement baissent en quantité au fil des années, mais aussi en qualité, limitant la faculté de concevoir. »

Mon parcours en PMA

À la quarantaine, Émilie, alors célibataire, est confrontée à la peur et à la responsabilité de faire un enfant toute seule. Un parcours qui s’annonce d’autant plus difficile, qu’avant l’entrée en vigueur de la loi du 2 août 2021 sur la bioéthique, les femmes célibataires ou les couples homosexuels ne pouvaient recourir à la PMA en France.

J’avais des peurs

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« Je me suis rendue en Espagne où les dons (sperme et ovocytes), rémunérés, sont beaucoup plus nombreux. Rendez-vous et examens peuvent se faire à distance. Une contrainte de taille : compte tenu du cycle menstruel, il faut pouvoir voyager au dernier moment. Sans information sur le donneur, à part l’âge et le groupe sanguin, j’avais des peurs sur cette part de génétique qui m’échappait, mais j’ai franchi le pas. » Émilie réalise le parcours préparatoire, puis se rend sur place pour l’insémination. Elle tombe enceinte. Malheureusement, l’échographie de suivi faite en Guadeloupe détecte une absence d’activité cardiaque. Choquée et abattue, Émilie doit faire une interruption médicale de grossesse par voie médicamenteuse. « Ça a été très difficile psychologiquement. Je me suis beaucoup interrogée : avais-je fait ce qu’il faut pour que cette grossesse se poursuive ? »

L’avis du Dr Catherine Morinière, chef de service de PMA

« Émilie a été particulièrement persévérante en faisant tout ce qui était possible pour que son projet aboutisse. Et cela a fini par payer. Il faut en effet beaucoup de ténacité pour suivre ce parcours. Une étude nationale montre que, en moyenne, les couples stoppent au bout de deux tentatives infructueuses en PMA, et qu’un couple sur quatre ne poursuit pas après l’échec de la première Fiv. Émilie est venue consulter dès que la loi l’y a autorisée, mais il était déjà tard. Nous sommes confrontés à un grave manque de donneurs : trois donneurs de sperme seulement en 2023 et deux donneuses d’ovocytes ! Il est évident que si nous avions suffisamment de dons, Émilie aurait pu bénéficier de trois, voire six, inséminations, voire d’un double don. »

Tout tenter !

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3 mois plus tard, elle relance son projet et tente une, puis deux autres inséminations chez un gynécologue libéral (protocole interdit par la loi), grâce à des paillettes issues de l’une des deux banques de sperme européennes au Danemark. Émilie tombe enceinte pour la seconde fois, mais fait une fausse couche spontanée à 1 mois. La loi de bioéthique d’août 2021 étant entrée en vigueur, Émilie peut désormais être suivie à la PMA de Guadeloupe. Mais, compte tenu de son âge, de sa faible réserve ovarienne et de la grave pénurie de donneurs, elle n’a droit qu’à une insémination qui se soldera par un échec. « C’est très dur de recevoir ensuite un courrier qui annonce la fin de la prise en charge. » Émilie ne se résigne pas et tente une Fiv en Espagne avec don de sperme. Un Diagnostic Pré-Implantatoire (DPI) afin de s’assurer de la viabilité génétique des embryons. Budget : 10 000 euros. Émilie réalise le protocole d’1 mois sur place et pendant 14 jours reçoit deux piqûres quotidiennes d’hormones. Elle obtient trois embryons dont un est transféré. Mais aucune grossesse ne se déclare. « Le DPI réalisé sur les deux autres embryons congelés a permis de mettre en évidence des anomalies génétiques. C’était une grosse déception, qui m’a permis d’envisager d’autres voies. » Notamment celle du double don (ovocyte + spermatozoïdes), à partir duquel un embryon est créé puis implanté dans l’utérus. En Espagne, toujours moyennant un budget conséquent. « J’ai réfléchi. Ma peur : le bébé va-t-il me ressembler ? Mais mon vœu le plus cher était d’avoir un enfant, même dans ce contexte. » Le premier transfert d’embryon ne débouche pas sur une grossesse. « Je prends alors pleinement conscience qu’au-delà des techniques médicales les plus efficaces, il y a la nature et qu’on ne maîtrise rien du tout. »

Je savais ce que je voulais

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Entretemps, le dossier d’Émilie est accepté à l’hôpital Cochin qui lui propose un « accueil d’embryon », c’est-à-dire l’implantation d’un embryon congelé, issu d’autres parcours de PMA (à la différence du double don où les gamètes de deux donneurs sont associés pour une seule receveuse). Elle accepte, mais n’y aura finalement pas recours puisque, entretemps, elle tombe enceinte à la suite de l’implantation en Espagne du deuxième embryon encore disponible. « Pendant 2 ans, j’ai eu l’impression de ne jamais sortir du parcours médical. C’était tout mon temps, toute ma vie. Mais je savais ce que je voulais. »

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Prélever ses ovocytes en vue d’une grossesse future

Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique, les demandes de prélèvements d’ovocytes sont de plus en plus nombreuses. En effet, la vitrification ovocytaire est désormais possible pour toutes les femmes de 29 à 37 ans qui souhaitent congeler leurs propres ovocytes. Cette procédure est entièrement prise en charge par la Sécurité sociale, mais n’est pas anodine. Plusieurs ponctions sont nécessaires pour obtenir suffisamment d’ovocytes, avec à chaque fois, une stimulation ovarienne et une anesthésie.

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