Nouvelles espèces, nouvelles maladies, nouveaux traitements : la nuisance des moustiques change de forme !
Attirance
Les moustiques détectent leur proie de loin grâce au dioxyde de carbone (CO2) qu’elle émet en respirant. Une fois à proximité, ils l’identifient à la chaleur et à l’odeur qu’elle dégage. Mais on n’a pas identifié leurs odeurs préférées…
Chikungunya
La maladie de « l’homme courbé » est arrivée aux Antilles-Guyane fin 2013. L’épidémie s’est aujourd’hui calmée, mais le virus circule encore faiblement. Comme la dengue, le « chik » est transmis par les moustiques du genre Aedes (aegypti et albopictus). Il provoque une forte fièvre et des douleurs articulaires (chevilles, poignets, phalanges, etc.). Il n’existe pas de traitement.
Dengue
La dengue est apparue aux Antilles et en Guyane au début des années 2000. Transmise par l’Aedes, elle apparaît comme une forte fièvre accompagnée, comme le chikungunya, de douleurs articulaires. Elle se complique parfois en dengue hémorragique, qui peut s’avèrer mortelle. Des vaccins devraient bientôt voir le jour.
Eau stagnante
Les moustiques se reproduisent dans les eaux stagnantes. Pour éviter leur prolifération, retournez les arrosoirs, videz les coupelles et les vases des fleurs, débarrassez-vous des pneus usagers et autres objets qui gardent l’eau de pluie, nettoyez les gouttières, fermez vos récupérateurs d’eau et entretenez bien la piscine !
Fièvre jaune
Fièvre intense (plus de 39 °C), douleurs articulaires et musculaires, vomissements, hémorragie. La fièvre jaune sévit dans plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique du Sud. Elle est transmise par les moustiques du genre Aedes. Elle n’affecte pas les Antilles. En Guyane, la vaccination obligatoire avait fait disparaître le virus depuis 1998, jusqu’à la survenue de nouveaux cas en 2017.
Grattage
Quand elle pique, la femelle moustique fait passer deux tubes à travers la peau. L’un aspire le sang, l’autre injecte une substance qui empêche le sang de coaguler. Cette salive provoque une légère réaction allergique. La peau rougit, gonfle et gratte. Cette réaction est très différente selon les personnes. Elle est plus prononcée chez les enfants et les personnes qui ne sont pas habituées aux moustiques de nos latitudes.
Insecticides
Il existe de nombreuses formules insecticides (bombes, prises électriques, etc.). Ces produits tueurs de moustiques sont plutôt efficaces, mais ils ne sont pas forcément bons pour notre santé ! À utiliser avec modération. Malheureusement, les systèmes réputés moins nocifs (lampes UV, ultra-sons, huiles essentielles, bracelets) n’ont pas fait preuve de leur efficacité.
Moustiquaire
Elle reste le moyen le plus économique, le plus sain et le plus écologique d’éviter de se faire piquer. Mettez-en aux fenêtres, aux portes, autour des lits… Rabattez-les bien sous le matelas et changez-les (ou reprisez-les) dès qu’elles se trouent, car les moustiques savent trouver la moindre entrée.
Paludisme
Le palu (ou malaria) est en nette régression dans le monde, mais aussi en Guyane. Cette maladie, transmise par les moustiques anophèles, y a touché 600 personnes en 2017, contre plus de 3 000 en 2009. C’est le résultat d’une lutte continuelle (usage de moustiquaires imprégnées, pulvérisation d’insecticides, traitements des malades et des personnes à risque). Un effort à poursuivre sous peine de voir la maladie revenir en force… Elle ne touche pas les Antilles françaises.
Protection
Pour se protéger des moustiques et des maladies qu’ils portent, notamment en période d’épidémie, il faut multiplier les protections. Porter des vêtements amples et couvrants, de préférence de couleur claire, appliquer sur sa peau des produits anti-moustiques, utiliser des diffuseurs d’insecticide à l’intérieur et des serpentins à l’extérieur, adopter la moustiquaire. Et si besoin, allumez la climatisation, les moustiques fuient les endroits frais.
Réchauffement climatique
Le réchauffement climatique étend l’habitat des moustiques. Dans les zones tempérées, comme en Métropole, on voit apparaître des espèces (comme le moustique tigre Aedes albopictus) susceptibles de porter des maladies.
Taenyorhynchus
Le moustique de mangrove, Aedes taenyorhynchus, est en pleine explosion. Ce moustique noir, aux pattes ornées d’anneaux blancs, se faisait peu remarquer jusqu’ici car il ne porte pas de maladies, en tout cas dans nos régions (en Amérique du Sud, il transmet l’encéphalite équine aux chevaux, parfois aussi aux humains). Mais l’explosion de sa population et sa capacité à se déplacer sur de longues distances (plusieurs kilomètres) en font désormais une véritable nuisance. D’autant qu’il pique en essaim et que ses piqûres s’avèrent très douloureuses.
Vecteur
La dengue et le chikungunya sont des maladies humaines. Le moustique s’infecte d’abord en piquant un malade. Quelques jours plus tard, il devient lui-même contaminant, et transmettra la maladie à la prochaine personne qu’il piquera. Celle-ci va développer la maladie 4 à 7 jours plus tard et la transmettre au prochain moustique piqueur. Donc, si vous tombez malade, protégez-vous encore plus des moustiques, cela évitera à vos proches de succomber à leur tour !
Zika
Le zika est un virus émergent. Il serait originaire d’Afrique où il a longtemps été confondu avec le chikungunya et la dengue. Transmis lui aussi par des moustiques du genre Aedes, il provoque en effet des symptômes similaires.