Inspiré du yoga, de l’acrobatie et du massage thaïlandais, l’acroyoga vous laissera véritablement sans voix, tant les figures sont spectaculaires ! Si vous aimez être connecté aux autres et avez l’esprit de groupe, cette discipline est faite pour vous.
Sur les plages de Saint-Leu, apparaissent à la tombée de la nuit de bien curieuses créatures : les acroyogistes. Vêtus de tenues de sport et transportant des tapis, ils s’installent en cercle sous un réverbère pour débuter une étrange séance.
Le principal courant de cette discipline a été créé en 2003 en Californie par Jenny Sauer-Klein, professeure de yoga et d’arts du cirque, et Jason Nemer, ancien champion de gymnastique acrobatique. L’acroyoga est une nouvelle discipline qui allie la sagesse spirituelle du yoga, le pouvoir dynamique de l’acrobatie et le bienfait du massage thaï. « Dans l’acroyoga, il y a deux branches : le lunaire, ou thérapeutique, et le solaire, ou acrobatique, explique Charlotte Giraud-Carrier, enseignante chez les Yogaslakers, une école où l’on pratique l’acroyoga et la slackline. Dans la branche lunaire, la personne qui est portée doit être totalement détendue pour être manipulée par la personne en-dessous, plus experte. Cela permet des étirements assez profonds et apporte une extraordinaire sensation de lâcher-prise. On y retrouve tout ce qui est massage thaï, avec les pressions, les points d’appui et la respiration. Dans la branche solaire, celle que nous pratiquons, les deux personnes sont dynamiques, et on entre davantage dans l’acrobatie. C’est une forme de danse où la personne située en-dessous donne la direction, et celle au-dessus suit le mouvement. » Il aura fallu 7 ans pour que la discipline s’impose à La Réunion. Elle compte aujourd’hui une cinquantaine de passionnés. « Acroyoga La Réunion regroupe les différentes associations d’acroyoga présentes sur l’île, explique Charlotte Giraud-Carrier. Les quatre personnes formées sont issues d’écoles différentes. »
Jeu de confiance
Sur la plage de Saint-Leu, le bruit des vagues et du vent dans les feuilles de filaos accompagne la séance qui commence par des exercices de respiration et quelques postures de yoga traditionnel. Puis on enchaîne sur le moment fort de la séance, celui qui laisse tout observateur pantois : la réalisation des figures. Contrairement aux autres formes de yoga, l’acroyoga se pratique à trois. Le « flyer », qui est au-dessus, s’appuie sur la « base », qui joue le rôle de pilier. Une troisième personne, le « spotter », sert d’interprète entre la « base » et le « flyer », assure la sécurité, aide à la réalisation des figures. La fonction n’est pas fixe et chaque acroyogiste peut se retrouver tour à tour « base », équilibriste ou « spotter ». Quelle que soit sa place, l’acroyogiste doit communiquer pour se faire comprendre, par la voix, les gestes ou le regard. « L’acroyoga nous apprend à communiquer les uns avec les autres, à dépasser nos limites, nos peurs, à prendre conscience de notre corps et à le découvrir, avec les autres, poursuit Charlotte Giraud-Carrier. On y retrouve des positions de yoga, la respiration, la communication, mais on est aussi en interaction avec son partenaire pour essayer de comprendre ses besoins et être à l’écoute pour ne pas aller trop vite et le déstabiliser. » Cette discipline ultra-complète apporte de nombreux bénéfices aux pratiquants, qui non seulement apprennent à faire confiance à leur partenaire et à se faire confiance, mais changent également physiquement. Renforcement musculaire, souplesse, tonicité… le tout dans une ambiance conviviale et amusante ! Et rassurez-vous, pas besoin d’avoir fait de la gymnastique pour se lancer. Les cours sont ouverts aux débutants, accueillent des gens de tous les âges et de tous niveaux. Il vous en coûtera entre 10 et 15 € la séance de 2 à 3 h.
Plus d’infos
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Sonia Delecourt (juillet-août 2017)