Responsables du vieillissement de la peau et de certains cancers, les ultraviolets A (UVA) ne font pas de différence entre les peaux claires et foncées. Il est nécessaire de s’en protéger dès le plus jeune âge !
De quoi parle-t-on ?
Invisibles à l’œil nu, les UVA représentent environ 95 % de la lumière UV qui atteint notre corps lors de l’exposition au soleil. Contrairement aux UVB, les UVA ne sont pas arrêtés par le verre, sauf si celui-ci est spécialement traité. On peut donc y être exposé en voiture ou en intérieur, à travers des vitres. Les pare-brise arrêtent 96 % des UVA, les vitres latérales entre 55 et 70 %. Les vitres teintées ne stoppent pas les UVA. Ils sont par ailleurs réfléchis par certaines surfaces comme le sable, mais surtout l’eau. Une vigilance particulière s’impose donc lors des activités en mer.
« Contrairement aux UVB, ils n’occasionnent pas de coup de soleil, mais ils pénètrent plus profondément dans la peau, détaille le Pr Thierry Passeron, dermatologue au CHU de Nice. Les UVA sont l’une des principales causes de vieillissement de la peau. Elle se manifeste par une perte d’élasticité, l’apparition de taches brunes et de rides. » Ils sont impliqués dans les cancers cutanés (mélanomes et carcinomes). En juillet 2009, le Centre international de recherche sur le cancer a classé les UVA (comme les UVB) cancérogènes avérés pour l’homme. Et ils touchent de la même manière tous les types de peaux, de la plus claire à la plus foncée. Il est donc nécessaire pour tous de s’en protéger, et ce, dès l’enfance. « Les UVA peuvent également laisser des traces hyperpigmentées sur les dermatoses inflammatoires comme les peaux acnéiques ou être à l’origine de la sensibilité au soleil de certains médicaments », avertit le dermatologue.
80 000
Avec près de 80 000 nouveaux cas par an, les cancers cutanés sont les plus fréquents en France.
Comment s’en protéger ?
Rester à l’ombre, porter des vêtements couvrants et un chapeau à bord qui fait de l’ombrage à tout le visage sont des protections efficaces contre tous les rayonnements néfastes du soleil. On peut aussi utiliser une protection solaire : crème, huile, lait… Quel que soit le type de produit, la réglementation européenne, qui est la plus contraignante au monde,impose que la protection contre les UVA soit au minimum d’un tiers de l’indice de protection SPF (dont la mention est obligatoire).
Autrement dit, pour un indice de protection SPF de 30, la protection contre les UVA sera d’au moins 10… « Il faut s’assurer que l’indice de protection contre les UVA est le plus élevé possible », précise le Pr Passeron. Mais comme sa mention n’est pas obligatoire, il est rarement indiqué sur le produit ou son emballage. Enfin, la quantité de produit appliquée est importante. Pour atteindre la concentration de 2 mg/cm2 correspondant aux conditions de tests déterminant l’indice de protection, il faut par exemple étaler une cuillère à café de protection solaire sur le visage. Et il est essentiel de la renouveler régulièrement.
Attention aux yeux !
« Une exposition longue et sans protection des yeux aux rayons du soleil peut entraîner des inflammations de l’œil (kératites et conjonctivites), qui guérissent assez bien, indique le Pr Francine Behar-Cohen, ophtalmologue au CHU de Cochin (Paris) et chercheur à l’Inserm. Sur le long terme, cette exposition peut favoriser le développement de deux maladies : la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une maladie chronique entraînant une perte de la vision centrale, et la cataracte, qui altère la vue. » La couleur des yeux n’influence pas l’apparition de ces pathologies. Pour prévenir leur apparition dès le plus jeune âge, chapeaux et lunettes de soleil sont de mise, en faisant attention à leur forme afin que les yeux soient protégés des rayons qui arrivent par le haut, mais aussi par les côtés. Les lunettes doivent porter le marquage CE et être idéalement de classe 4.
Par Katia Delaval