Ils sont nombreux les sites internet à vous vanter les mérites des nouvelles technologies quant il s’agit de déménager. « En un seul clic, partez à l’autre bout du monde, sans vous soucier de rien ! », annonce cette séductrice. « En un clic, faites toutes vos démarches de changement d’adresse », surenchérit cette allumeuse…
Vous pouvez rouvrir les yeux. Les jolis slogans aguichants criés haut et fort dans le monde merveilleux de la publicité cachent une triste réalité. Le déménagement reste un des actes de la vie d’un homme qui produit le plus de stress. Et ces pseudo-services viennent vous en rajouter ! Car ils ne marchent pas et coûtent cher.
Pas la peine de rêver, les cartons ne se font pas tout seuls. Votre déménagement vous fera perdre le sommeil, vous troublera l’appétit et la digestion, formera une boule dans votre estomac et atteindra votre calme légendaire. Pourquoi ? Parce qu’il nécessite une quantité énorme d’énergie, de concentration, entraîne toutes sortes de désagréments et de modifications. Et les manquements cumulés de vos prestataires de service vous font parfois l’effet de la goutte dans le vase… voire vous poussent au burn-out. La fatigue accumulée, la peur de perdre des objets importants, d’oublier quelque chose et la lourdeur administrative de la moindre démarche y sont aussi pour beaucoup. Rien n’est simple !
C’est au XIIIe siècle qu’est né le mot « desmanagier » qui signifie changer de lieu et de vie. C’est tellement facile de changer de vie que certains psychologues se sont spécialisés. Ils proposent un « accompagnement dans le déménagement ». Il paraît même que ce serait la troisième source de stress après la perte d’un proche et le licenciement. C’est dire ! Quelques coachs opportunistes, auto-intitulés « home organiser » (en bon français), vous proposent sans rire des techniques pour faire de ce moment crucial un instant « de joie et de bonheur ». Un marché certainement intéressant. Pourtant, il y aurait chaque année environ 2,5 millions de personnes qui déménagent… sans faire appel à tous ces services. Troublant, non ?
Didier Royer