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Des crèmes solaires bonnes pour la nature ?

Des crèmes solaires bonnes pour la nature
Kajou Communication

Les crèmes solaires font des ravages sur les écosystèmes marins. Pourquoi ? Existe-t-il des produits à éviter ? Comment s’y reconnaître ? Éléments de réponse…

Si les récifs coralliens n’occupent que 0,1 % de la surface des océans, ils représentent 30 % de la biodiversité marine. Chaque année, les activités humaines impactent lourdement cette biodiversité. Changement climatique, surpêche et pollution sont les plus destructrices. Les crèmes solaires, et plus particulièrement les filtres UV qui entrent dans leur composition, sont aussi sur la sellette. 25 % des composants de crème solaire appliqués sur la peau se retrouvent dans l’eau au bout de 20 min de baignade.

La recherche menée sur leur rôle dans la disparition des coraux date d’une quinzaine d’années (Roberto Danovaro, université d’Ancône, Italie, 2008) et on ne connaît pas encore tous leurs effets. En 30 ans, un tiers des récifs auraient été détruits, avec pour conséquence la disparition de nombreuses espèces dont la survie est directement liée à cet écosystème. Et comme le souligne Mariane Aimar, responsable scientifique de l’Aquarium de Guadeloupe, « la situation est pire dans la Caraïbe, où les scientifiques considèrent que 85 % des massifs coralliens ont été rayés de la carte ces 20 dernières années ».

Effet cocktail

La faute aux composants chimiques des protections solaires (parabènes, oxybenzone, octinoxate, octocrylène, 4-méthylbenzylidène, silicone). Elles sont formulées à partir de divers filtres UV organiques ou minéraux, dont la proportion est variable d’un produit à l’autre. Et la législation qui les concerne varie d’un pays à l’autre. Le rôle de ces filtres est de protéger la peau des effets néfastes du soleil en absorbant UVA, UVB et UVC. Grâce à des tests séparés concernant ces différents composants, les chercheurs ont pu établir que les filtres organiques à UV, comme le butylparaben, l’octocrylène et l’oxybenzone, se révélaient particulièrement néfastes (et pas que pour l’environnement). Sans parler du vraisemblable effet « cocktail » de ces composants.

Blanchiment du corail

Blanchiment du corail crèmes solaires

L’oxybenzone, par exemple, est un perturbateur endocrinien et redoutable ennemi de la vie sous-marine. Ce phototoxique (ses effets indésirables sont accentués à la lumière) détruit les zooxanthelles, ces petites algues qui vivent en symbiose avec les coraux et ont la particularité de tirer leur énergie de la photosynthèse, apportant aux coraux des nutriments essentiels. S’ensuit un blanchissement et la mort du corail. En outre, lorsque les polypes de coraux sont exposés à cette substance, ils se calcifient et s’enferment dans leur propre squelette. L’oxybenzone induit aussi des lésions dans leur ADN. Tous ces effets sont d’autant plus rapides que la température de l’eau est chaude. Résultat : des coraux qui blanchissent dans les zones les plus fréquentées par les touristes.

Nanoparticules

Certains états se mobilisent en faveur de mesures d’interdiction et de protection. Comme Hawaï, qui a pris une mesure d’interdiction des crèmes contenant de l’oxybenzone et de l’octinoxate. De plus en plus de fabricants font de réels efforts de formulation et communiquent sur l’innocuité des filtres minéraux (oxydes de zinc ou de titane) de leurs crèmes. Or, ces filtres, moins dangereux que leurs équivalents chimiques, ne sont pas biodégradables et restent toxiques pour la vie aquatique. Surtout sous forme de nanoparticules, qui pénètrent la barrière biologique. Ces éléments microscopiques perturbent le comportement alimentaire et la reproduction en modifiant le code génétique de certaines espèces marines.

Filtres minéraux

Filtres minéraux crèmes solaire plage mer nature

Les associations écologiques l’affirment : les crèmes sans impact sur l’environnement n’existent pas. Il conviendra a minima d’éviter les crèmes solaires qui contiennent de l’oxybenzone et de l’octocrylène. Deux filtres chimiques dont les effets sur le blanchissement des coraux ont été prouvés. Quant aux filtres minéraux, lorsqu’ils ne sont pas formulés en nanoparticules, ils peuvent constituer une option. Autre piste, s’enduire de crème au moins 30 min avant d’aller se baigner pour lui laisser le temps de pénétrer l’épiderme. Éviter les après-shampoings, crèmes et tout autre produit cosmétique dont la dilution dans l’océan représente elle aussi une atteinte à l’écosystème. Pas de solution idéale donc, sinon de fuir le soleil entre 10 et 16 h, de rester à l’ombre, et porter des vêtements et chapeaux.

Par Anne de Tarragon

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