Ex-judokate et sportive de haut niveau, gérante de l’institut Qualistat, présente au conseil d’administration du Creps et élue à la CCI-IG, membre du CA de la Fédération française de judo… et maman. Éricka Mérion a des journées bien remplies. Son secret ? La passion et une énergie débordante !
« Je ne fais que les choses que j’aime et dans lesquelles je m’épanouis : dans mon travail, pour transmettre ma passion pour le sport, pour vivre ma vie de maman. » Elle a fait le choix de ne pas suivre une carrière de judokate professionnelle, consciente de la difficulté d’en faire une solide réalité d’avenir. La raison l’a emporté. Mais le sport et le plaisir sont restés. Avec, en prime, la réussite professionnelle à la tête de Qualistat, institut de sondage et de statistiques créé en 1996. Et, depuis novembre 2020, Éricka siège au conseil d’administration de la Fédération française de judo où elle est responsable des Ultramarins et porteuse de projets ambitieux : redonner au judo ses lettres de noblesse et se rapprocher des autres pays de la Caraïbe, Cuba, Venezuela et Porto Rico.
« Le sport, c’est un art de vivre »
« Je serais incapable de me définir par une de mes activités plutôt qu’une autre. Même s’il est vrai qu’au fond de moi, je suis une sportive. J’ai pratiqué en compétition le judo, le tennis, le hand-ball. Je pratique aussi la planche à voile et la course à pied. Le sport, c’est un art de vivre et j’en ai besoin. Mais je suis aussi pleinement chef d’entreprise et maman. Chacune de mes journées est une composition équilibrée. Je travaille 12 h par jour et j’ai besoin d’au moins quatre séances de sport par semaine ! » Enfant, Éricka débordait déjà de cette belle énergie. Un constat qui a conduit son institutrice de CP à conseiller la pratique d’un sport pour la canaliser.
Le sport contre le surpoids
Parce qu’elle en ressent le besoin et qu’elle en vit les bienfaits, Éricka mène un combat en faveur de l’activité physique. « Le sport est déterminant à plus d’un titre. Il y a aujourd’hui un vrai problème de surpoids dans notre population dont la morphologie a changé et qui est soumise à des maladies chroniques de type diabète, hypertension… Mettre la population au sport relève d’une urgence de santé. »
Élue de la CCI, elle intervient pour développer le sport en entreprise, mais aussi au Creps dont la vocation de porter le sport de haut niveau n’exclut pas, bien au contraire, les actions pour promouvoir le sport et la santé pour tous. Pourtant, sans effort individuel, difficile de changer les habitudes. « Les parents sont moteurs dans cette éducation, car l’exemple vient d’en haut. En tant que parents ayant pratiqué le sport à haut niveau, nous avons très tôt inculqué à notre fille la pratique du sport, quel qu’il soit. Elle s’est cherchée dans diverses pratiques sportives, et s’est habituée à avoir toujours une activité physique. Puis elle a trouvé une discipline qu’elle aime. Aujourd’hui, elle fait 1 h 30 de danse quotidienne. »
Connaître son corps
Les néophytes disent : « Le sport, ça fait mal ! » Éricka a une réponse : « Dans les sports de compétition, il n’y a pas de performance sans douleur. Mais le corps s’habitue et sécrète des endorphines en phase de récupération. Ainsi, l’effort génère du plaisir. Ce qui est indispensable, c’est la discipline pour y aller ! Alors autant commencer par une activité douce, adaptée à sa santé, à ses paramètres corporels, à qui on est. D’autant que lorsqu’on fait du sport, l’organisme réclame une alimentation plus saine. Mon hygiène de vie a toujours été plus intuitive qu’encadrée par un entraîneur. Aujourd’hui, j’essaie de faire au mieux. Je me lève tôt, j’essaie de ne pas me coucher trop tard pour avoir un bon sommeil. Je suis attentive à ce que je mange, à ce que je bois. C’est indispensable pour avoir la pêche ! Il faut arriver à connaître son corps, et peut-être acquérir une forme de maturité pour le comprendre. »
Cuisiner local
« J’évite absolument la nourriture industrielle et les fast-foods. Ma mère a toujours cuisiné, j’ai moi aussi le goût de la cuisine. Ce n’est donc pas une contrainte. Je prépare des plats locaux à partir de produits frais. On a tellement de bons fruits et légumes aux Antilles, avec des indices glycémiques bas comme l’igname, la patate douce, la banane verte. J’ai un faible pour la morue à l’oignon, ti-fig, concombre en salade. Mais je suis tout aussi fan de calalou au crabe. »
L’image du bonheur
Éricka se définit elle-même « plus bleue que verte, plus mer que montagne et forêt ». Et si elle aime toute la Guadeloupe, il y a tout de même un endroit, un moment, un instantané qui condensent ce sentiment : « Passer le pont de la Gabarre sous le soleil du petit matin, voir à l’horizon les montagnes dégagées et les oiseaux s’envoler des palétuviers de la rivière salée, c’est une image du bonheur. »