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Hépatite C : le miracle médical

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Depuis 5 ans, l’hépatite C se soigne presque comme un simple rhume : 2 mois de traitement, aucun effet secondaire, 99 % de réussite et une guérison définitive. Une véritable révolution médicale qui ne doit pas exempter de se faire dépister, car l’hépatite C reste sournoise, chronique et fulgurante. 

Les hépatites B ou C sont des maladies dites « sournoises ». Elles sont difficiles à déceler car les symptômes de base sont similaires à ceux d’une grippe ou d’une dengue. Grande fatigue générale inexpliquée, douleurs articulaires, quelques intolérances alimentaires. Bref, rien d’inquiétant. Et il est possible de vivre entre 20 et 30 ans avec ce virus, avant de présenter les premiers symptômes graves, démontrant que la maladie est passée au stade supérieur. « Il peut s’agir de jaunisse, de crise d’œdème ou encore d’hémorragies digestives qui peuvent conduire très rapidement au cancer du foie, explique le Dr Jean-Pierre Barthe, gastro-entérologue. La maladie s’installe, devient chronique et soudain tout s’emballe. Il faut avoir le réflexe de consulter et de faire un dépistage. » La différence entre la B et la C tient au fait que la première est incurable mais peut être contrôlée et permettre une vie normale, à l’instar du Sida. Mais si on arrête le traitement, la maladie repart. « Depuis plus de 20 ans, nous utilisons des médicaments très efficaces pour éviter la progression du virus. C’est un progrès sensible car il y a 30 ans, l’hépatite B était mortelle. »

Médicaments miraculeux

L’hépatite C est la seule maladie virale chronique que l’on peut aujourd’hui guérir par des médicaments antiviraux. Il y a encore 5 ans, les traitements utilisés étaient efficaces dans 60 % des cas seulement et avaient de nombreux effets secondaires, extrêmement pénibles à supporter pour le patient. « Il devait se faire des piqûres d’interférons au rythme d’une par semaine pendant 1 année, soit 52. Chacune d’elle mettant « à genoux » le malade pendant 48 h au moins. S’ajoutait une prise de comprimés qui lui donnaient des anémies. » Un traitement lourd aux résultats incertains, plus encore pour les personnes d’origine africaine. Le Dr Jean-Pierre Barthe a en effet découvert et publié qu’elles résistaient particulièrement bien aux molécules de l’interféron, limitant encore plus la guérison. Mais la page est tournée depuis que de grands laboratoires américains ont réussi à trouver le bon protocole pour mettre fin à ce calvaire. « Depuis 5 ans, ces médicaments miraculeux, et le mot n’est pas trop fort, sont sur le marché. Sans aucun effet secondaire, ni contre-indication. Ils conviennent aux personnes âgées, cardiaques, diabétiques… Et guérissent 99 % des patients en 2 mois avec trois petits comprimés chaque matin, ou un comprimé par jour pendant 3 mois et la guérison est définitive. En 5 ans, j’ai pu guérir 80 de mes patients grâce à ces nouvelles molécules plus connues sous le nom d’antiviraux directs. Parmi eux, certains n’avaient pas pu être guéris avec l’ancienne formule. Et ils étaient très réticents à se lancer dans un nouveau traitement n’ayant pas oublié le calvaire passé. »

20 000 euros

L’hépatite C touche environ 0,5 % de la population guadeloupéenne, soit 3 000 personnes. À cela s’ajoute tous ceux qui sont atteints par le virus mais qui l’ignorent ou qui refusent de se faire soigner, pour diverses raisons. « lI faut battre le rappel de ceux qui savent qu’ils ont une hépatite et lancer un dépistage pour les sujets à risque. Désormais, alors que nous avons les moyens de l’éradiquer, le plus compliqué est de localiser ceux qui en sont porteurs. » Ce médicament est disponible dans les pharmacies du département, sur ordonnance. Initialement vendu 55 000 euros pour une cure et pris en charge seulement pour les patients « graves », il est désormais disponible à 20 000 euros et intégralement pris en charge pour tout porteur du virus.

Dépister

« Quand un patient vient me voir parce que son médecin traitant soupçonne une hépatite, je prescris une prise de sang pour la recherche de transaminases. Ces enzymes sont produits par le foie. Si leur nombre est supérieur à la moyenne, alors il y a suspicion d’hépatite. S’ensuit un second test pour détecter la présence d’anticorps associés à ce virus. C’est aussi simple, mais au départ il faut avoir le réflexe de lancer la recherche. » Ce dépistage évite d’en arriver au stade de cancer. Dans le cas contraire, si les lésions du foie ne sont pas trop avancées, c’est-à-dire dans les premiers stades de la cirrhose, alors le traitement peut permettre à l’organe de se régénérer avec un retour à la normale sous 3 ans. Et s’il est un peu plus avancé, la prise de traitement permet de stabiliser l’évolution, à condition de surveiller très régulièrement pour détecter l’apparition d’un éventuel cancer. 

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