Quand des sons deviennent dérangeants ou entraînent une douleur, il ne faut pas hésiter à consulter un ORL. L’hyperacousie peut être prise en charge en fonction de son origine.
De quoi parle-t-on ?
L’hyperacousie se manifeste par une forte sensibilité aux sons, qui sont alors perçus comme agressifs, voire douloureux. Ce trouble de l’audition peut concerner une oreille ou les deux. Il a des répercussions importantes sur la qualité de vie : repli sur soi, irritabilité… Lorsqu’on souffre d’hyperacousie, il est nécessaire de consulter un ORL pour essayer d’en déterminer l’origine et trouver des solutions adaptées à chacun.
Quelles sont les causes ?
Plusieurs origines de ce trouble ont été identifiées. « Paradoxalement, la perte auditive peut être source d’hyperacousie, car une fois le seuil auditif atteint, la sensation croît beaucoup plus vite chez la personne malentendante », explique le Dr Alain Londero, ORL. La zone de confort de l’audition, pour laquelle les sons sont audibles sans être dérangeants, est modifiée. Il existe aussi une hyperacousie douloureuse, qui apparaît pour des bruits de faible intensité. « On suspecte différentes origines : des problèmes au niveau des muscles de l’oreille ou bien un traitement anormal des sons par le cerveau, qui semblent alors plus forts qu’ils ne le sont réellement », poursuit-il.
D’autres symptômes peuvent accompagner l’hyperacousie. Le plus fréquent est l’apparition ou l’amplification d’acouphènes, ces sifflements, bourdonnements, grésillements que l’on entend sans qu’ils aient été émis par une source extérieure. « Par ailleurs, les personnes qui souffrent d’acouphènes sont plus sujettes à développer une hyperacousie, détaille l’ORL. Les personnes à haut potentiel intellectuel ou qui présentent des troubles autistiques, également. Chez les enfants, cela peut révéler ce type de trouble. »
Quelle prise en charge ?
« Lorsqu’une perte auditive est en cause, sa compensation par un appareil auditif réduit la sensibilité aux bruits », rassure l’ORL. Lorsque ce n’est pas le cas, l’hyperacousie peut être prise en charge de différentes façons. Certains médicaments peuvent être prescrits pour traiter les pathologies associées ou aggravantes de l’hyperacousie.
Une rééducation sonore, souvent réalisée par un audioprothésiste, peut aussi être envisagée. Elle est parfois associée à une prise en charge orthophonique. Enfin, une prise en charge psychologique peut aider à supporter la gêne, grâce notamment à des thérapies cognitives comportementales. « Le silence ou l’évitement du bruit ne sont pas des solutions sur le long terme, car ils entretiennent le dysfonctionnement. Il s’agit plutôt de s’exposer raisonnablement aux sons », avertit le Dr Londero.
Comment prévenir l’hyperacousie ?
« Le meilleur moyen de se prémunir de l’hyperacousie est de faire attention à son système auditif tout au long de sa vie », insiste l’ORL. En évitant notamment les bruits trop importants (outils de type meuleuse, perceuse…) et les ambiances sonores trop fortes (boîtes de nuit, carnaval, concerts…) ou en utilisant des protections auditives pour les atténuer. Un réflexe qui permettra également de conserver son acuité auditive. « L’oreille est un organe fragile, il est nécessaire d’en prendre en soin », conclut le Dr Londero.
Par Katia Delaval