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Insecte, pourquoi tu piques ?

Insecte, pourquoi tu piques ?
Shutterstock

Il y a ceux qui piquent pour se reproduire et pour se nourrir, ceux qui mordent pour tuer leur proie, ceux qui plantent leur dard pour se défendre. Moustiques, mouches cafés, fourmis, tiques, abeilles, ces bestioles ont le don de nous agacer, nous faire souffrir… pire, mettre en péril notre santé.

Les moustiques, yens-yens, ou encore les puces ou les mouches café (simulies) sont des hématophages, c’est-à-dire des insectes suceurs et buveurs de sang ! Chez ces espèces, les femelles prélèvent les repas de sang sur les animaux et les hommes afin de se procurer dans le sang de leur hôte les protéines nécessaires à la maturation de leurs œufs. Les tiques, qui sont également des hématophages, s’ancrent dans leur hôte en enfouissant complètement le rostre dans l’épiderme : de véritables squatteuses !

Insectes piqueurs

Chez d’autres insectes « piqueurs », la stratégie alimentaire est tout à fait différente. Le but de la piqûre est, non pas de prélever du sang, mais de neutraliser un ennemi ou une proie. C’est le cas des guêpes, dont la piqûre peut être soit défensive, soit destinée à tuer une proie. En effet, la majorité des espèces de guêpes chassent d’autres insectes qu’elles coupent en petits morceaux et mastiquent avant de les servir à leurs larves.

Enfin, la fonction de piquer peut être purement défensive, comme chez certaines fourmis ou encore chez les abeilles et les guêpes.  Ainsi, l’abeille, lorsqu’elle plante son dard dans le corps de son assaillant, est vouée à un mort certaine, car son dard ne peut s’extraire et une partie de l’abdomen va s’arracher. Pourquoi piquer si on doit trépasser ? « Car cet insecte social accomplit ainsi son devoir envers sa ruche : protéger sa chère communauté », explique-t-on à la société française d’entomologie. 

Dard, trompe, chélicères : des outils adaptés ! 

moustique

Aussi, les organes développés par les insectes piqueurs dépendent de la fonction de la piqûres (prélèvement de sang, injection de venin) mais pas seulement : découpage, forage, aspiration, injection… ces charmantes bestioles sont très bien équipées.

Les moustiques, par exemple, possèdent des trompes extrêmement sophistiquées. Une fois leur cible choisie, les buveuses de sang repèrent l’endroit le plus propice à leur repas grâce à des lèvres placées à l’extrémité de la trompe. Puis, elles percent la peau grâce à leurs mâchoires (les mandibules) extrêmement tranchantes et effectuent une sorte de forage. Le stilet, semblable à une seringue, peut enfin s’infiltrer et aspirer le sang.

Les tiques, elles, découpent la peau avec ce que les entomologistes appellent des chélicères. Et du côté des mouches cafés, les femelles dilacèrent les tissus et les vaisseaux sanguins sous-cutanés de leur hôte pour créer un micro-hématome à partir duquel le sang est absorbé. Outillage différent chez les abeilles, les guêpes et certaines fourmis, chez qui le dard se situe à l’arrière du corps. Relié à une glande à venin, cet aiguillon fonctionne comme une seringue capable d’injecter un poison.

Ça pique, ça gratte, ça brûle

Chez les petits buveurs (souvent des buveuses !) de sang, les stratégies développées sont également très étonnantes et responsables des sensations laissées après la piqûre. Des sensations désagréables, douloureuses ou gravissimes en cas d’allergies. En effet, la moindre petite coupure sur la peau est sensée provoquer, chez l’homme comme chez l’animal, la sécrétion d’enzymes qui vont empêcher l’écoulement du sang par la formation d’un caillot. C’est ce qu’on appelle la coagulation. Un phénomène qui compromet fortement le repas des petits vampires.

Mais c’est sans compter un phénomène adaptatif incroyable qu’ont développé les insectes « piqueurs-suceurs ». Ils possèdent en effet des anticoagulants dans leur salive, qui injectés pendant le repas, maintiennent la fluidité du sang. La tique, elle, injecte même un petit anesthésiant pour ne pas être repérée. Trop fort ! Sauf que la réaction à la piqûre est justement due à ces produits anticoagulants. L’organisme réagit en provoquant une réponse immunitaire et inflammatoire d’où la formation des boutons et autres plaques rouges. Il s’agit en fait d’une réaction allergique, plus ou moins violente selon les individus et l’insecte piqueur.

Que faire ?

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La piqûre d’insecte, souvent bénigne, peut être gravissime dans certains cas. Tout d’abord parce que certains insectes piqueurs sont vecteurs de maladies. Paludisme, dengue, chikungunya, sont des maladies transmises par les moustiques. La tique transmet la maladie de lyme (surtout aux USA et en Europe). Mais aussi parce que les réactions aux piqûres peuvent être variées. Du simple bouton aux démangeaisons et douleurs, en passant par l’urticaire (éruptions cutanées constituées d’une ou plusieurs plaques), ou un œdème plus ou moins important pouvant affecter les tissus profonds et les muqueuses (œdème de Quincke), jusqu’au choc anaphylactique (une réaction allergique exacerbée pouvant engagé un pronostic vital.

Bref, on l’aura compris, tout dépend de la réponse de l’organisme. La conduite à tenir face à une piqûre d’insecte est tout d’abord de la laver (ce qui permet parfois d’enlever un peu la salive de l’insecte responsable de la réaction), puis de la désinfecter régulièrement afin d’éviter la surinfection (surtout si on se gratte beaucoup). Les solutions apaisantes vendues en pharmacie peuvent également soulager les démangeaisons ou la douleur. Enfin, il faut consulter si la piqûre prend un aspect inquiétant et appeler les urgences en cas de gonflement du visage, de difficultés respiratoires où si une allergie aux piqûres d’insectes a été diagnostiquée chez la victime.

Par Emma Chartier

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