Dernière invention en matière de protection hygiénique, la culotte menstruelle promet la fin des « petits accidents » durant les règles. Vraiment ? Nous avons fait le test, pour vous !
Les fabricants avancent une efficacité totale. Certaines seraient capables de contenir jusqu’à six serviettes classiques ! Confortable, sans l’effet « couche » de la serviette jetable, elle évite également le syndrome du choc toxique favorisé par l’usage du tampon. La culotte périodique détient aussi de véritables atouts écologiques et économiques, car elle est lavable et réutilisable.
Chaque année, plus de 45 milliards de serviettes hygiéniques et tampons sont jetés dans le monde. Et 500 ans sont nécessaires pour que ces produits se dégradent dans la nature… Quant au coût des protections jetables dans la vie d’une femme, il s’élève, selon une enquête menée en Grande-Bretagne, à 20 000 €.
Entre 2 et 7 ans
Attirée par ce programme séduisant, je trouve mon bonheur en pharmacie, au rayon des protections hygiéniques. Mais entre les différentes marques et types de culottes, j’ai du mal à m’y retrouver. Une pharmacienne m’éclaire. « Vous devez vous sentir à l’aise. Si vos règles sont abondantes, préférez une culotte « flux abondant ». Je m’en sers surtout la nuit, en plus d’une serviette, pour plus de sécurité et je la lave chaque matin. »
Manque de chance, il ne reste plus que du « flux moyen ». 29 € la culotte ! Le prix est moins séduisant. Le prix moyen d’une culotte menstruelle oscille entre 20 et 50 €. La pharmacienne me rassure : « Certaines clientes n’utilisent plus que ça. À la longue, vous ferez des économies. » D’autant qu’une culotte menstruelle se garde entre 2 et 7 ans selon les marques et l’utilisation. Attention, victime de son succès, elle fait l’objet de plusieurs arnaques sur internet et les réseaux sociaux !
Précarité menstruelle
« 1 étudiante menstruée sur 10 fabrique elle-même ses protections et 1 sur 20 utilise du papier toilette. » De plus, 68 % des étudiantes n’ont pas suffisamment de protections périodiques pour raison financière, selon une étude menée par trois associations auprès d’étudiantes, en France. Devant ces chiffres alarmants, des distributeurs gratuits de protections hygiéniques à destination des étudiantes s’installent progressivement. L’Écosse, elle, a instauré la gratuité des protections hygiéniques pour toutes les femmes.
Douce et sécurisante
Sur la boîte, des femmes de tous les âges et de toutes les morphologies. Ma culotte est noire et haute, mais il en existe pour tous les goûts (en couleur, imprimée, coupe normale, string…). J’enlève la mienne de son emballage : une bonne vieille culotte enveloppante et sécurisante de grand-mère ! En microfibre, elle est douce. Les fabricants proposent des matières respectueuses de la peau et des muqueuses. Certaines sont même en fibre de bambou.
3 épaisseurs
À l’entrejambe, elle est plus rigide, constituée de trois épaisseurs directement intégrées : une couche absorbante et aérée, une autre antibactérienne et anti-odeurs, et une dernière assurant l’imperméabilité. Certaines enveloppent même la totalité des fesses ! Je décide de l’utiliser cette nuit. Mais prudente, je garde une serviette hygiénique. Oups, il faut la laver avant la première utilisation ! Elle se lave à la main ou en machine (30 °C maximum), avec du savon doux, sans javel, bicarbonate ou adoucissant. Il ne faut ni la mettre au sèche-linge ni la repasser.
Très confortable
Sèche au petit matin, je décide d’utiliser la culotte, avec un tampon, au cas où… La sensation est extrêmement confortable, douce et rassurante. Passage devant le miroir : pas d’effet « rembourrage » à travers mon jean slim. 2 h plus tard, fuite de tampon et pas de tache sur le pantalon. Mi-journée, deuxième fuite. Ma culotte est un peu humide. En dessous, toujours rien. À la fin de la journée, je n’ai aucune tache sur le jean, mais je me sens gênée, car la culotte est un peu mouillée. Une culotte menstruelle peut se garder entre 8 et 12 h. Mais l’OMS recommande de changer de protection toutes les 6 à 8 h. Tout dépend du flux. Il est préférable de changer de culotte lorsqu’elle est un peu humide.
Une solution pour les ados !
Les règles empêchent 75 % des 12 à 19 ans de faire du sport, 41 % d’aller en cours et 53 % d’entreprendre une activité sociale, selon un sondage réalisé par l’Ifop. Pour améliorer leur quotidien, des fabricants proposent des culottes menstruelles pour les ados. Et quel succès ! Le marché mondial des culottes menstruelles devrait croître de 15,8 % par an, selon une étude du cabinet Future Market Insights.
Pour les plus jeunes, la culotte menstruelle permet d’accompagner en douceur les premières règles. S’enfilant comme un sous-vêtement habituel, elle permet de ne plus s’en soucier durant la journée d’école. Adaptée aux activités physiques, ultra-absorbante, sans odeurs, peu de risques d’avoir le vêtement taché durant la journée, à un âge où le regard de l’autre est primordial.
Ni tache ni odeur
Aussitôt retirée, comme conseillé, je la rince abondamment à l’eau froide jusqu’à ce que l’eau devienne claire. Ce n’est pas le moment que je préfère, je ne suis pas à l’aise avec le sang… Les jours suivants, mon flux étant plus léger, je tente l’expérience avec la culotte seule. Au yoga, durant le jardinage et la nuit. Rien. Pas de culotte ni de matelas taché, pas de protection froissée, ni d’odeur suspecte. Néanmoins, avoir une seule culotte reste contraignant. Je vais devoir investir dans trois à cinq pièces, de différents flux. Et pourquoi pas, tester le maillot de bain menstruel !
Par Inèx