À quelques jours de l’ouverture des JO de Tokyo qui se tiendront du 23 juillet au 8 août, revue d’effectif des Antillais qui partiront au Japon, avec l’ambition d’y glaner une médaille.
1. Teddy Riner
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Discipline :
judo -
Catégorie : poids lourds
de plus de 100 kg -
Performance attendue :
champion olympique
Auréolé de 10 titres de champion du monde, médaillé de bronze pour sa première participation aux JO à Pékin en 2008, puis double champion olympique en titre (2012, 2016), Teddy Riner va tenter l’exploit de conquérir un troisième titre consécutif, dans la catégorie des lourds. Seul le Japonais Tadahiro Nomura a pour l’instant réalisé cet exploit (1996, 2000 et 2004), chez les poids légers.
Pour réussir ce challenge, il a changé, en début d’année, ses méthodes d’entraînement. Notamment en acceptant de suivre un régime alimentaire drastique qui lui a fait perdre 26 kg. Son objectif est clairement de retrouver sa mobilité et son explosivité sur un tatami. Il va devoir affronter tous les gros bras de la discipline, à commencer par le Japonais Hisayoshi Harasawa ou le Russe Inal Tasoev. L’autre Japonais de classe mondiale, Kokoro Kageura, qui l’a battu au grand Slam de Paris, n’a pas été sélectionné. La difficulté sera d’aborder la compétition avec très peu de repères puisque Teddy n’a pas combattu depuis 6 mois. Avec ses qualités mentales hors normes, il en a largement le potentiel. Rendez-vous le 30 juillet pour vibrer avec lui !
2. Wilhem Belocian
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Discipline :
athlétisme -
Spécialité :
110 m haies -
Performance attendue :
en finale ou médaillé
Wilhem part lui aussi à la conquête de sa première médaille olympique. Réaliser cet exploit pour effacer définitivement le souvenir traumatisant des JO de Rio, où il fut éliminé sans avoir pu courir, après un faux départ malheureux. Celui qui fut un junior prodige (titre de champion du monde, avec le record du monde junior à la clef, en 2014), a connu ensuite des périodes difficiles ponctuées par de fréquentes blessures aux ischio-jambiers. Il va devoir affronter le champion du monde en titre, Grant Holloway, un Américain surdoué de la discipline. Il retrouvera également le Jamaïcain Omar Mc Leod, qui a gagné aux JO de Rio, à seulement 21 ans.
Mais Wilhem a des ressources mentales et une technique exceptionnelle. Il a lui aussi brillé cet hiver, en devenant champion d’Europe en salle du 60 m haies, dans un chrono de classe mondiale (7’’42, à 1 centième du record de France et la 2e performance mondiale derrière Holloway). « Mes objectifs sont clairs, être sur le podium ! Être champion olympique, c’est l’objectif ultime pour tout sportif. À l’entraînement, nous travaillons sur les détails parce que c’est cela qui fera la différence », déclare le jeune Guadeloupéen.
3. Mélanie de Jesus dos Santos
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Discipline :
gymnastique
féminine -
Performance attendue : médaillée possible au concours
général, au sol et à la poutre
Mélanie, jeune gymnaste martiniquaise, originaire du petit village de Tartane, vise non pas une, mais trois médailles olympiques. Elle peut devenir la toute première Française médaillée d’un concours général (compétition sur tous les agrès féminins). C’est la discipline la plus prestigieuse, car elle consacre la gymnaste la plus complète.
Elle brille également au sol et à la poutre, grâce à son exceptionnelle explosivité. Fin avril, Mélanie a affiché son potentiel en devenant championne d’Europe à la poutre. Au Japon, elle retrouvera la championne olympique de la spécialité, la Néerlandaise Sanne Wevers, tout comme la Roumaine Larisa Lordache. La star actuelle de la discipline, pour le concours général, est Viktoria Listunova, une jeune Russe de 16 ans. En allant conquérir un titre olympique, elle prendrait une belle revanche sur sa déception des JO de Rio qu’elle n’avait pas pu faire, en se blessant grièvement au genou, suite à une mauvaise réception au saut de cheval.
4. Mandy François-Elie
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Discipline :
athlétisme -
Spécialité :
100 et 200 m T37 -
Performance attendue :
médaillée sur 100 ou 200 m
Mandy, la talentueuse sprinteuse martiniquaise, peut légitimement rêver de monter sur le podium, pour la troisième fois, en trois Jeux paralympiques. Médaillée d’or en 2012, puis d’argent en 2016, elle sera à nouveau parmi les favorites du 100 m, dans la catégorie des T37. Le « T » signifie « track » en anglais, c’est-à-dire la piste. Et la catégorie 3 correspond aux athlètes atteints de paralysie cérébrale.
En effet, en décembre 2008, à 18 ans, Mandy est victime d’un AVC et reste dans le coma de longues semaines. Pour revenir à la vie, elle choisit le sport comme thérapie, elle qui était déjà une excellente coureuse de 400 m. À Rio, Mandy a remporté la médaille d’argent du 100 m T37 en 13″45, derrière l’Anglaise Georgina Hermitage. Les deux jeunes femmes ont le même âge et pourraient se retrouver en finale à Tokyo, avec le rêve affirmé de conquérir l’or paralympique, avec un chrono possible sous les 13 s.
5. Amandine Buchard
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Discipline :
judo -
Catégorie :
53 kg -
Performance attendue :
le titre olympique
La judokate martiniquaise a elle aussi été sacrée championne d’Europe des – 52 kg en 2021. Elle est actuellement n° 1 mondiale dans sa catégorie de poids. Les JO de Rio furent un douloureux souvenir car Amandine traversait une période de crise, avec un ras le bol des sacrifices à faire pour rester dans la catégorie des moins de 48 kg. « Je suis super contente, car j’ai concrétisé mes progrès avec une belle victoire en finale. Maintenant, il faut que je m’impose encore plus dès le premier combat, je dois être plus tranchante, plus agressive. Je sais ce que je dois travailler jusqu’aux Jeux, et faire les petits réglages qui me manquent. L’objectif, c’est vraiment d’aller chercher le titre olympique. »