Le cocotier (Cocos nucifera) est une espèce de palmier. Ses utilisations sont multiples et insoupçonnées, de ses racines à ses palmes, sans oublier ses fruits !
Le palmier, un arbre ?
Les palmiers ne sont pas des arbres ! Ils ne possèdent pas de troncs avec des cernes comme les arbres. Leur « faux-tronc », appelé stipe, est formé par l’emboîtement des gaines foliaires (base de la feuille). Il ne se ramifie pas comme un arbre, à l’exception du genre Hyphaenequi a la particularité de développer des branches. Le palmier doum d’Égypte (Hyphaene thebaica) surprend par la division de son « pseudo tronc » et crée un paysage unique sur les bords du Nil.
Des bienfaits insoupçonnés ?
Des racines aux feuilles, le cocotier est une richesse de la nature.
Ses racines
Elles possèdent des tanins qui lui confèrent des vertus astringentes et anti-diarrhéiques, très utiles sous les tropiques !
Son stipe
Dans certaines îles du Pacifique, son stipe est utilisé dans la construction des maisons. Débarrassé de son écorce, puis poli, il sert de charpente et de pilier. Ses palmes servent de couverture à ces habitations.
Ses feuilles
En Inde, les folioles étaient tressées et traitées pour confectionner des feuilles de papier. Mais beaucoup d’anciens manuscrits se sont dégradés au fil du temps.
Ses fleurs
Une infusion des fleurs calmerait l’asthme, la toux, la sinusite et les palpitations cardiaques. Prélevée par une incision du bouton floral, la sève du cocotier sert à fabriquer du sirop, de l’alcool, du vin de palme, du sucre de coco.
Son tronc
Le cœur du palmier appelé « chou palmiste » et formé par la partie centrale du tronc est consommé en salade.
Sa noix
– À peine germée et présente à l’intérieur de la noix, la réserve nutritive de la future noix offre une consistance de barbe à papa, au goût et à la texture inégalable. Cuite avec du sucre, elle constitue un excellent dessert.
– La fibre entourant la tige et l’enveloppe du fruit appelée « bourre » est utilisée comme isolant ou tissée en corde pour fabriquer des paillasses et des tapis. C’est un excellent combustible.
– La coque interne sert de contenant pour la nourriture et en artisanat.
– Consommée fraîche, la pulpe (l’amande) est très riche en eau et très nutritive. Elle est riche en potassium et en phosphore. Séchée et réduite en poudre, elle fait partie de la cuisine traditionnelle tropicale. Des oligo-éléments tels que le cuivre, un anti-infectieux, et le manganèse, un énergisant, sont présents dans la pulpe.
– Pressée à froid, l’huile extraite de la pulpe est utilisée pour la friture. C’est une bonne régulatrice du cholestérol, protectrice des artères grâce à son acide laurique. Elle a également des propriétés vermifuge, antiparasitaire et antifongique.
– En cosmétique, elle est un protecteur contre les ultra-violets, un hydratant de la peau et des cheveux secs. L’huile de coco constitue la base du monoï tiaré polynésien.
– Très connue dans la cuisine et dans la pâtisserie, le lait de coco parfume et transforme les plats. Très riche en calories, il a une haute valeur en lipides saturés, mais reste cependant très digeste en petites quantités.
– Par un procédé de saponification, l’huile de coco est transformée en savon.
– Remplie d’eau, la coque protège un liquide précieux, l’eau de coco, qui est hydratante, diurétique et fébrifuge (combat et guérit la fièvre). Consommée à jeun et en grande quantité, elle serait un laxatif doux et purgatif. Riche en potassium, magnésium et en glucides, elle participe à la récupération après un effort soutenu. L’eau de coco a été transfusée aux soldats durant la guerre d’Indochine en guise de sérum !
Une grande famille ?
Ses cousins de la même famille sont aussi riches en produits comestibles qu’utiles. En Guyane, l’awara (Astocaryum vulgare) est utilisé dans le fameux « bouillon d’awara », le plat traditionnel du dimanche de Pâques. Le palmier bâche (Mauritia flexuosa) produit des fruits comestibles au goût de noisette. En Asie, le palmier à rotin (Calamus rotang) produit des tiges flexibles qui sont utilisées dans la fabrication de meubles. Originaires des zones désertiques, les dattes sèches riches en sucre et moelleuses sont produites par le palmier dattier (Phoenix dactylifera).
Produire son huile de coco à froid
1. Enlever la pulpe de plusieurs noix et en extraire la peau marron.
2. Couper la chair en petits morceaux et mixer à la centrifugeuse pour récupérer le lait.
3. Mettre le lait dans un récipient en verre et laisser reposer 24 h.
4. Retirer le gras à la surface et le transvaser dans un bocal. L’huile est prête !
5. À des températures inférieures à 24 °C, elle aura tendance à se solidifier. Vous pouvez la conserver au réfrigérateur.
Par Hilaire Annonay, botaniste