Dans très peu de temps, l’intelligence artificielle bouleversera le monde. Et le sport n’y échappera pas ! Que peuvent en attendre les sportifs de haut niveau, dans l’approche de leurs entraînements et dans l’amélioration de leurs performances ?
L’intelligence artificielle (IA) est un ensemble d’algorithmes qui offre à une multitude d’objets des capacités d’analyse et de décision qui leur permettent de s’adapter à beaucoup de situations, en exploitant intelligemment des milliards de données ! Elle associe aussi des logiciels à des composants physiques comme des capteurs ou des interfaces avec les utilisateurs que sont les sportifs. Depuis quelques années, les applications liées à l’intelligence artificielle se multiplient, notamment dans les domaines liés à la performance.
Nanorobotisés
Nous sommes encore dans le monde que les spécialistes appellent l’intelligence artificielle « faible ». Il s’agit de construire des systèmes de plus en plus autonomes, des algorithmes capables de résoudre des problèmes complexes mais où l’homme détient encore un pouvoir de décision. Mais à l’horizon 2040, tout va changer, avec l’émergence du concept d’IA « forte ». Nous entrerons de plain-pied dans un nouvel univers, avec des champions qui seront sans doute connectés, augmentés et nanorobotisés. Ils auront des puces sous la peau leur indiquant si leurs gestes sont proches ou non de la perfection. Et les talents potentiels seront sélectionnés dès leur naissance, en analysant la qualité d’expression de leur génome humain. Les sportifs pourront être aidés par des robots jouant le rôle de partenaires d’entraînement. Des robots capables de produire un comportement intelligent, et d’éprouver l’impression d’une réelle conscience d’eux-mêmes, de « vrais sentiments », et une compréhension de leurs propres raisonnements. Non… vous ne rêvez pas !
Recherche de perfection
Dans le sport de haut niveau, l’IA offre déjà des perspectives exceptionnelles. Piq, une startup française, développe des capteurs connectés multisports grâce à son application Gaia. C’est un système d’IA capable de mesurer avec une précision chirurgicale les performances des sportifs et d’analyser leurs mouvements. Le dispositif est basé sur un concentré de capteurs d’activités, doté d’un gyroscope, d’un accéléromètre et autres capteurs et d’un processeur interne. Que ce soit dans le domaine des sports de glisse, du tennis, du football ou encore en escrime ou au golf, ce sont 200 000 données qui sont collectées toutes les minutes. Voici comment l’IA Gaia simplifie la collecte et analyse ces données : le capteur calcule les performances, à savoir la vitesse angulaire, les amplitudes, les trajectoires, le retour de force ou encore la vitesse du mouvement en golf. Ensuite, l’IA analyse les données et établit des graphiques pointus permettant de suivre l’évolution des sportifs ou leurs performances en temps réel. L’accessoire contient deux accéléromètres, un pour mesurer la force de l’impact et l’autre pour l’accélération du mouvement, mais également un altimètre, un magnétomètre et un gyroscope. Avec toutes ces données, le sportif de haut niveau peut travailler un geste proche de la perfection, en sachant quel point améliorer en priorité. La technologie de l’IA reconnaît tous les mouvements et les compare aux meilleurs standards, pour leur attribuer une note d’excellence.
Nouveau métier
La gestion des big data (très grands volumes de données informatiques) a fait émerger un nouveau métier : analyste de la performance. Ce nouveau venu, expert en informatique, propose d’utiliser l’IA pour améliorer la gestion des charges d’entraînement des sportifs. Il individualise les séances des champions, selon leur fatigue ou les éléments techniques à optimiser. Les plus grands clubs professionnels de football, ayant des ambitions européennes comme le PSG ou Monaco, en ont recruté. Ce sont des scientifiques également capables d’innover en permanence dans l’approche de l’entraînement. Ils sont de précieux conseillers pour les coachs, dans l’aide à la prise de décision, pour changer un schéma tactique qui ne fonctionne pas ou objectiver le manque de réussite d’un joueur dans le système de jeu.
Membres bioniques
Pour les athlètes amputés, la haute technologie offre de nouvelles perspectives enthousiasmantes, avec la création des prothèses neuro-électriques. Elles sont pilotées par l’IA qui analyse le mouvement et le reproduit. Grâce aux électrodes intégrées, le message nerveux du sportif amputé est envoyé vers une puce qui analyse des centaines de messages et les convertit en mouvements différents qui peuvent être simultanés. Le champion handicapé de demain affichera des performances sportives supérieures aux valides et les battra avec une facilité déconcertante. Oscar Pistorius et ses lames en carbone, courant derrière les athlètes valides, est une image qui appartiendra bientôt au passé. Il est désormais question de l’homme augmenté, tout simplement ! Les sportifs paraplégiques aussi vont pouvoir remarcher grâce au projet BCI. Ils piloteront un exosquelette, comme dans le film Avatar. Sauf qu’ils le feront à partir de signaux corticaux captés à l’aide d’un implant dans leur cerveau. Ils imagineront un mouvement et l’exosquelette l’exécutera en interprétant l’activité électrique cérébrale au niveau du cortex moteur. Ainsi, dans moins d’une décennie, nous verrons sans doute des compétitions sur 100 m de sportifs handicapés capables de rivaliser avec les performances d’Usain Bolt. Un paraplégique courant en moins de 9 s 58. Incroyable, mais vrai !