Connaissez-vous la peur des étoiles, celle des fruits, du vent ou même du beurre ? Quelles sont ces phobies étranges dont on ne parle jamais ? Que nous cachent-elles et comment les surmonter ? Pour les reconnaître, jouez aux devinettes !
1. Aérophobie
À ne pas confondre avec l’aérophagie ! Elle concerne les gens qui ont peur de l’air et du vent. Le moindre courant d’air, ou le fait d’apprendre par la météo qu’un vent est prévu, effraie le sujet au point de provoquer des spasmes musculaires, palpitations, sudation. La personne atteinte a des pensées catastrophiques : peur de s’envoler ou d’être contaminée par l’air.
2. Stasophobie
C’est la peur d’avoir à rester debout ! Très rare, cette phobie ne cloue pas les personnes au lit mais les empêche de se tenir debout devant un auditoire. Elles ne veulent pas être sur le devant de la scène, sont timides et restent dans leur coin.
3. Carpophobie
C’est la peur irrationnelle des fruits, de les manger mais aussi de les toucher. Dans les cas extrêmes, la personne refuse de les regarder (en vrai, mais même en photo). Parfois, la phobie se concentre sur un seul fruit comme chez la chanteuse Louane qui est bananophobe. Elle se met à crier ou à pleurer à la vue d’une banane. Cette phobie fait d’ailleurs partie des troubles du comportement alimentaire (TCA) comme la boulimie ou l’anorexie.
4. Alopophobie
C’est la peur des chauves. Les alopophobes éprouvent une haine ou une crainte en présence d’un chauve. Même si le chauve sourit ?
5. Autophobie
La peur de soi-même ? C’est plus exactement la peur d’être seul, une peur incontrôlable qui se réfère souvent à l’abandon. Dans des cas plus extrêmes, les patients doivent être constamment accompagnés sous peine de souffrir d’une sévère anxiété, de régurgitations…
6. Anthropophobie
C’est exactement le contraire ! L’anthropophobie est la crainte des gens et de leur compagnie. Sorte de forme extrême de timidité et véritable handicap social.
7. Butyrophobie
C’est la peur du beurre (mais pas des autres produits laitiers). Comme beaucoup de phobies alimentaires, les personnes atteintes ont peur d’être empoisonnées par cet aliment.
8. Émétophobie
C’est la peur de vomir ou de voir quelqu’un vomir. En fonction de son intensité, elle peut aussi survenir par simple anticipation : peur panique des maux de ventre, peur des transports en commun et lieux publics (et donc peur d’être contaminé), peur des bébés (qui vomissent souvent)… Le sujet a des crises d’angoisse ou de panique (bouche sèche, palpitations, difficultés à respirer, vertiges, tremblements, crises de larmes…).
9. Géphyrophobie
C’est la peur des ponts ou de devoir les traverser. Comme un malheur n’arrive jamais seul, la géphyrophobie est souvent associée à d’autres troubles comme le vertige et la peur des tunnels.
10. Ithyphallophobie
C’est la peur des pénis en érection. Qu’elle concerne une femme ou un homme, cette peur est évidemment liée à la sexualité. Les personnes atteintes ont souvent été abusées dans leur enfance.
Pour aller plus loin
Ça veut dire quoi être phobique ?
C’est souffrir et avoir peur de façon démesurée et irrationnelle. Cela peut être lié à une situation (prendre l’avion, par exemple), ou à un objet ou un animal (comme les araignées). On parle alors de phobie simple. Les phobies sociales concernent toutes les phobies où la personne doit interagir avec les autres. On considère que la peur est anormalement gênante quand il y a souffrance et évitements. À ce moment-là, on peut parler de troubles psychiatriques.
D'où proviennent ces peurs ?
L’origine des phobies est aussi variable que leur nombre, mais elles ont souvent rapport à des événements traumatisants ou des situations de peurs intenses survenues dans la petite enfance. Par exemple, la stasophobie peut être due à un événement vécu comme traumatisant dans l’enfance, comme de réciter un poème debout devant toute la famille alors qu’on ne le voulait pas. Chez les émétophobes, il y a un événement déclencheur du dégoût, comme par exemple un mauvais souvenir de gastro-entérite dans l’enfance.
Comment les surmonter ?
Toutes les phobies n’ont pas besoin d’être traitées mais il convient de consulter, si cela devient trop invalidant dans le quotidien. Les thérapies comportementales et cognitives semblent particulièrement adaptées aux phobies. En allant dans le passé du patient, le psychothérapeute cherche à agir sur le réflexe de peur pour le modifier, puis progressivement confronter le sujet à cet objet ou situation. Dans le cas des phobies sociales, l’activité théâtrale est un excellent exercice.
PGB (article paru en nov-déc 2015)