Certains métaux, minéraux et vitamines sont indispensables au bon déroulement de la grossesse. Zoom sur le fer, l’acide folique, le calcium et la vitamine D.
Durant la grossesse, les besoins en micronutriments augmentent pour la mère comme pour l’enfant. L’organisme maternel s’adapte naturellement pour y faire face. Par exemple, les capacités d’absorption intestinale augmentent. Les taux de micronutriments absorbés préparent à la lactation. Les oligo-éléments qu’elle transmet à son bébé participent à son bon développement. « Chez la femme enceinte, quatre micronutriments sont prioritaires. Ils jouent un rôle dans la croissance et le développement de l’embryon puis du fœtus. Les minéraux contribuent au bon fonctionnement du corps humain. Avoir une alimentation saine et variée est primordial », explique le Dr Sylvia Lurel, gynécologue-obstétricien.
Le fer
« Le fer permet aux globules rouges de capter l’oxygène dans les poumons et de le transporter dans le corps du fœtus via le placenta. Les femmes enceintes ont besoin de plus de fer car leur volume sanguin augmente. Les besoins journaliers sont de 16 à 20 mg », commente le Dr Lurel. Le fer est d’origine animale et végétale, mais celui contenu dans les tissus animaux est mieux absorbé. « Bœuf, agneau, gibier, volaille, poulet, poissons et fruits de mer », conseille la gynécologue. « Une carence en fer entraîne une anémie avec fatigue et essoufflement. En revanche, trop de fer provoque des nausées et des vomissements au premier trimestre. Il vaut mieux éviter de supplémenter le fer au premier trimestre et le remplacer par de l’acide folique. »
L’acide folique (vitamine B9)
« Cette vitamine contribue à la formation des cellules du sang, du cerveau et du système nerveux de l’embryon et du fœtus. Les besoins sont de 0,4 à 1 mg », précise la spécialiste. Il y a un intérêt à accroître les apports en acide folique 3 mois avant la conception, après l’arrêt de la contraception. Cela servira à la qualité supérieure et à la maturation des cellules sexuelles, à la fixation de l’embryon à l’endomètre, à la mise en place du placenta. « Une carence en acide folique peut entraîner un retard de croissance ou des anomalies de fermetures du tube neural ou spina bifida », ajoute le Dr Lurel. On le trouve naturellement dans une alimentation riche en légumes verts. « Épinards, asperges, brocolis, laitue. Légumineuses : haricots rouges, haricots de soja, pois chiches et lentilles. Les farines, pâtes alimentaires, fruits : oranges et mandarines », complète la gynécologue.
Le calcium
« Le calcium est impliqué dans la fabrication et la croissance du squelette du fœtus et favorise une bonne tension artérielle maternelle. » L’ostéoformation du fœtus est un enjeu de taille. Les besoins du squelette fœtal sont de l’ordre de 30 g, voire une plus grande quantité au cours du 3e trimestre. En cas de carence, il y a un risque pour la mère de développer une pré-éclampsie et d’user son propre capital osseux. « Le minéral est présent dans les légumes verts, les produits laitiers : laits, yaourt, fromage », précise le Dr Lurel. Idéalement, les fromages sans croûte au lait pasteurisé et à pâte cuite. L’eau riche en calcium, qui en plus hydrate, est également conseillée. Le minéral nécessite cependant la présence de vitamine D pour être assimilé.
La vitamine D
« La vitamine D permet d’assimiler le calcium et de le fixer sur les os. Il participe à la croissance des cellules et au fonctionnement du système immunitaire. Vitamine D et calcium sont à supplémenter ensemble », rappelle le Dr Sylvia Lurel. Les besoins maternels sont d’environ 10 µg par jour. Chez l’Homme, la vitamine D est synthétisée sous l’action directe du rayonnement ultraviolet. « Le soleil est la source la plus efficace », ajoute la gynécologue, avant de clore : « Elle est aussi présente dans l’alimentation d’origine animale et végétale : lait de vache, lait de chèvre (pas le fromage), jus d’orange, saumon, thon rouge ou conservé, sardines, foie de bœuf, jaune d’œuf. »
Et aussi…
– Des omégas-3 qui participent au développement des yeux et du cerveau de bébé et au bon moral de la maman. Un à deux repas de poisson gras par semaine en apporteraient suffisamment.
– Du magnésium pour éviter les crampes à répétition pendant la grossesse. Dans les épinards, par exemple.
– Des vitamines anti-oxydantes et du zinc pour la fertilité. Les fruits et les légumes en sont riches.