C’est un compte Instagram dédié aux femmes rondes, leur offrant des conseils, astuces, ateliers, moments d’échanges. Pour le bien-être physique et mental de ses followers.
La femme
« Tout ce que je poste,
c’est l’histoire de ma vie »
« Pour les personnes de ce poids, c’est chez le vétérinaire qu’on fait ce genre d’examens ! » Les mots claquent comme un coup de fouet dans le cabinet de ce gynécologue. Jélenna est atterrée. Hélas, atteinte d’obésité morbide depuis l’âge de 8 ans, elle pourrait raconter tant d’anecdotes d’humiliations et autres micro-agressions.
« On nous accuse d’être acteurs de notre malheur. Mais être obèse n’est pas un choix, c’est une conséquence de traumatismes enfouis. Se nourrir de manière émotionnelle émane d’un facteur psychologique », explique-t-elle. Après une dépression, elle décide de se relever. Début 2020, l’enseignante d’anglais aux solides compétences en community management lance son média en ligne (Les Pharamineuses). « Tout ce que je poste, c’est l’histoire de ma vie », confie-t-elle.
Le média
Le compte Instagram Les Pharamineuses compte 5 300 followers. Dédié aux femmes rondes afro-caribéennes, le média de solutions s’adresse à ces femmes qui souffrent de complexes et d’un manque de visibilité. « À travers des astuces sur la vie quotidienne, des conseils nutritionnels, des lives avec des experts, nous voulons aider les femmes à gagner en estime de soi. Nous leur apprenons à être indulgentes avec elles-mêmes et reconnaître leur propre valeur », explique Jélenna.
La bienveillance est son leitmoviv : « Vous êtes capables, belles et compétentes. Votre physique et votre poids ne vous définissent pas », répète-t-elle à sa communauté. Comme un mantra, pour la jeune femme de 27 ans, « être Pharamineuse est un style de vie qui prône le bien-être physique et surtout mental pour ne plus jamais remettre en cause son potentiel à cause de son poids ». Mais qu’on ne s’y trompe pas ! Jélenna ne fait nullement l’apologie de l’obésité. « Si le problème de poids affecte la santé, il faut agir ! », rappelle la fondatrice qui participait le 4 mars dernier à la journée mondiale contre l’obésité aux côtés de l’ARS.
Les actions
Les Pharamineuses, bien que média numérique, ce n’est pas que du virtuel. Il y a eu certes des lives thématiques co-animés par des professionnels de la santé mentale : « Mincir avec plaisir en apprenant à gérer ses émotions » avec Myriam Felvia, psychologue, mastercoach en psycho-neuro-nutrition ou encore « Être bien dans sa tête et dans son assiette » avec Néhémie Martin, psychologue clinicienne.
Mais Les Pharamineuses, c’est aussi des rencontres. Le dernier événement (le « self-love brunch day »)est une journée bien-être où les membres de la communauté ont pu se voir, témoigner, recevoir des conseils de professionnels en esthétique et développement personnel, s’essayer à l’auto-massage et découvrir la lingerie adaptée à leur morphologie. Ou encore, ce vide-dressing particulièrement bien accueilli quand on sait combien les vêtements grande taille coûtent cher. « Les Pharamineuses, c’est un souffle de positivité pour ces femmes. Car chez nous, la minceur continue d’être un critère de beauté », regrette Jélenna.
Instagram : @pharamineuses
Par Boni Kwaku