La vitamine K2 appartient à la famille des vitamines K. On l’appelle K2 car il existe aussi sa cousine, la vitamine K1, qui ne possède pas tout à fait les mêmes propriétés. En effet, si ces deux vitamines du groupe K partagent de nombreuses propriétés physico-chimiques (la solubilité dans les graisses ou la sensibilité à la lumière, par exemple), on peut relever des différences notables. D’abord leur origine. La vitamine K1 provient des végétaux, alors que la vitamine K2 est d’origine animale, produite par les bactéries intestinales.
La vitamine K est impliquée dans deux mécanismes physiologiques de la plus haute importance. Le premier d’entre eux est la coagulation. Intervenant dans la synthèse des facteurs nécessaires à la formation d’un caillot sanguin, la vitamine K1 permet « d’arrêter de saigner ». Un déficit en vitamine K expose à un plus fort risque hémorragique. Et, chez les patients sous traitement anticoagulants, un excès en vitamine K pourra faire varier leurs analyses biologiques et les exposer à un risque accru de thrombose veineuse. C’est d’ailleurs pour leur éviter tout risque hémorragique qu’on donne de la vitamine K1 aux nouveau-nés. Mais alors pourquoi entend-on parler particulièrement de la vitamine K2 ? La réponse à cette question se trouve dans une autre propriété inhérente à cette vitamine du groupe K : son rôle dans l’intégrité osseuse. En effet, la vitamine K2 contribuerait au maintien d’une ossature normale en activant les protéines impliquées dans le processus de la construction osseuse. Cette propriété lui donne ainsi un rôle intéressant dans les situations d’ostéoporose, par exemple lors de la ménopause. Il est ressorti d’une étude qu’un taux trop faible de vitamine K2 dans le sang exposait à un risque plus élevé d’ostéoporose. Pour autant, les études sur le sujet sont assez limitées et ont utilisé des doses massives de vitamine K2, bien supérieures à celles qu’on pourrait trouver dans l’alimentation. Mais il est certain que cette vitamine intrigue et qu’elle continue à être la cible de nombreux travaux de recherche. Vous pouvez la retrouver dans certains aliments fermentés comme le fromage ou dans le miso et le nato (aliments japonais traditionnels). Elle se trouve également dans divers compléments alimentaires, disponibles en pharmacies.
Fabien Sublet et Thomas Tavernier
Docteurs en pharmacie