Peut-on épargner à nos yeux la fatigue dont se plaignent 7 personnes sur 10, ou du moins en limiter les effets ? Des exercices adaptés et des astuces existent pour privilégier un confort visuel garant de notre efficacité au travail, comme de notre bien-être au quotidien.
Des yeux secs et irrités qui piquent ou brûlent en fin de journée. Des maux de tête. Une baisse de la vision, avec une vue brouillée ou floue, l’apparition de myodésopsies (« mouches volantes »), une difficulté à accommoder entre vision de près et de loin… Autant de symptômes de fatigue oculaire. La cause ? Les écrans, qu’on y travaille ou qu’on s’y détende. Mais aussi les facteurs environnementaux, tels que le soleil, la pollution, les allergies, l’âge ou une ergonomie déficiente au travail. « En cas de gêne, que l’on porte ou non des lunettes, précise Mylène Pierrot Lebon, orthoptiste, il convient en premier lieu de consulter son ophtalmologue qui vérifiera qu’il n’y a pas de trouble réfractif et pourra proposer un bilan orthoptique. Ce bilan permet de déterminer la présence de problèmes rendant nécessaires des séances de rééducation. Les effets de ces séances durent des années, une fois qu’on a obtenu le résultat souhaité. Les exercices proposés permettent de maintenir une bonne motricité oculaire conjuguée. » « Je recommande avant tout des exercices de relâchement, poursuit Mylène Pierrot Lebon. Il est important de renforcer la fixation, les saccades et la poursuite oculaire qui font partie de la motricité oculaire conjuguée. L’œil peut être comparé à un appareil photo qui sans arrêt fait la mise au point, ce qu’on appelle l’accommodation. C’est un travail considérable ! »
3 exercices clés !
1. Pratiquer le relâchement
Après avoir travaillé plus de 20 min sur un écran, regardez au-delà de 2 m (plus c’est loin, mieux c’est) pendant 20 s afin de relâcher l’accommodation. On déconseille les écrans plus de 2 h d’affilée, avec des pauses régulières. « À chaque fois que nos yeux fixent, ils sont sollicités en convergence de près et ces mouvements correspondent à des mouvements inverses qui permettent de détendre et de diverger. »
→ Autre exercice : les yeux ouverts, détendus, la tête immobile, vous décrivez plusieurs fois le signe de l’infini avec vos yeux dans un mouvement incessant et fluide. « Cet exercice est utile pour faire travailler la motricité oculaire conjuguée. »
2. Travailler spécifiquement les saccades oculaires
Faire, sur papier de préférence, des mots mêlés, des jeux des différences. « Je conseille aussi des chiffres à relier, les labyrinthes, les mandalas, avec des couleurs ! C’est primordial, car elles vont stimuler la partie centrale de l’œil, celle qui nous permet de bien voir. » Les saccades oculaires sont des mouvements rapides faits par les yeux quand on fixe deux cibles, deux points côte à côte, distancés d’une trentaine de centimètres, soit à la verticale, soit à l’horizontale, soit oblique. Ces mouvements nous permettent d’appréhender le monde qui nous entoure. Les personnes pour lesquelles les saccades sont difficiles, non performantes et non endurantes peuvent avoir des troubles, de la lecture par exemple (saut de mots, saut de ligne).
3. Changer ses habitudes quotidiennes
« Travailler la fixation engendre généralement une amélioration de l’acuité visuelle. » Il convient d’être attentif aux contrastes, d’utiliser une luminosité suffisante, de préférer la lumière du jour et, quand ce n’est pas possible, choisir une lumière blanche (qui s’en rapproche le plus) à une lumière jaune. Bien éclairer la pièce et être attentif à la position de son écran, face aux yeux, pour ne pas générer de douleurs au niveau des cervicales, utiliser un pupitre qui permet de maintenir une distance fixe.
Avec ou sans lunettes ?
Les exercices, pour être efficaces, sont à faire avec ses lunettes, car c’est ainsi qu’on dispose de la meilleure acuité visuelle possible.