Visibilité brouillée, ciel grisâtre, les particules fines sont des poussières en suspension qui dégradent la qualité de l’air. À haute concentration, elles peuvent affecter notre santé et notre environnement. Zoom sur ces polluants plus nombreux lors des épisodes de brume de sable.
La tendance
15 000 litres. C’est le volume d’air quotidien dont nous avons besoin pour vivre. Un air dont la composition peut être perturbée par les particules fines. Aux Antilles-Guyane, leur concentration augmente lors des épisodes de brume de sable, de mars à septembre. Mais les mesures restent stables et sous les seuils annuels réglementaires, selon les chiffres moyens relevés par Madininair, ces 20 dernières années en Martinique. Des tendances quasi-équivalentes en Guadeloupe et en Guyane.
Les effets sur la santé
Les particules fines sont une catégorie de poussières en suspension dans l’air. Elles affectent par « voie respiratoire, par voie cutanée, même si cela reste marginal, et par voie digestive lorsque les polluants contaminent l’alimentation », explique le ministère de la Transition écologique. Elles peuvent aussi générer des maladies cardiovasculaires et sont classées cancérigènes depuis 2013.
D’où viennent-elles ?
– Les particules fines peuvent être d’origine naturelle : « Les embruns, les pollens ou les particules minérales issues du sol », précise une synthèse de Madininair qui parle de sources locales en opposition aux sources transfrontalières. Ces dernières proviennent « du Sahara et du Sahel. Elles sont transportées par le vent à haute altitude ». Il s’agit du phénomène de brume de sable. Plus proche de nous, le volcan de la soufrière, à Saint-Vincent avait émis des tonnes de cendres en 2021.
– Les particules liées à l’activité humaine sont essentiellement formées de matière carbonée et de métaux lourds. À titre d’exemple, en Guadeloupe, les particules fines sont émises à 40 % par le trafic routier, 36 % par les industries, 8 % par la transformation et la distribution d’énergie et 3 % par l’agriculture. « Ces données varient selon les zones de prélèvements », précise Céline Garbin, ingénieure à Gwad’air qui note un effet cocktail : « Les polluants se fixent sur les particules naturelles et complexifient la composition. »
Leur classement
Ces polluants sont classés en deux catégories : les PM10 et les PM2,5. Des chiffres qui correspondent à leur taille, respectivement 10 et 2,5 micromètres. Madininair, Gwad’air et prochainement Atmo* Guyane, étudient aussi les particules ultra-fines, « car plus elles sont fines, plus ces particules pénètrent profondément dans le système respiratoire et génèrent des complications pour la santé », précise l’ingénieure d’étude à Gwad’air.
*Atmo France est une association qui fédère le réseau national des associations de surveillance de la qualité de l’air.
Le saviez-vous ?
La préfecture communique des recommandations sanitaires à partir de 50 μm/m3 pour les PM10 et dès 30 μg/m3 pour les PM2,5. Des mesures d’urgence réglementaires sont activées au-delà de 80 μg/m3 pour les PM10 et à partir de 50 μg/m3 pour les PM2,5.