L’artiste Jérémy Gobé, créateur de Corail artefact et Mariane Aimar, fondatrice de Coraïbes en Guadeloupe ont allié leurs talents et leurs connaissances dans un programme de recherche et développement afin de lutter contre la disparition des coraux.
Dans le cadre de ses créations artistiques, Jérémy Gobé travaille sur des squelettes de coraux depuis une dizaine d’années. En 2018, lors d’une exposition, il découvre la dentelle au fuseau du Puy-en-Velay. Il est stupéfait par la ressemblance du motif « point d’esprit », créé il y a plus de 400 ans, avec le dessin du squelette corallien étoilé. L’idée lui vient alors de tester la compatibilité de cette dentelle comme support de développement du corail. Il entreprend des tests en laboratoire dès mai 2018. C’est ainsi que le projet Corail artefact voit le jour. Les résultats démontrent que la dentelle en coton est un support intéressant pour la régénération des coraux. Elle réunit les critères essentiels de rugosité, souplesse, transparence et biodégradabilité.
Dentelle 2.0
Jérémy Gobé va plus loin dans sa démarche, imaginant une dentelle 2.0, imprimée en 3D à partir de fibres biosourcées, encore plus efficaces que le coton et imprégnées d’extraits naturels pouvant attirer les larves, favoriser leur adhérence, leur métamorphose et leur développement. Entre mars et décembre 2021, à la suite de la signature d’une convention avec Coraïbes, les essais sur les échantillons de dentelles végétales et animales s’organisent dans des bacs de culture d’eau de mer, à la nurserie de l’Aquarium de Guadeloupe. Ils sont suivis de tests sur des matériaux innovants à base de biopolymères totalement biodégradables. Ces dentelles « nouvelle génération » présentent effectivement une durée de vie en eau de mer (6 à 8 mois) plus adaptée à la croissance des coraux.
Anti-tsunamis !
En 2022, des boutures et larves de coraux de plusieurs espèces seront mises en culture sur ces supports textiles afin de suivre leur développement. Ces supports sont capables de se dissoudre dans l’eau, une fois le récif régénéré, a contrario de ceux utilisés jusqu’à présent, composés de plastique ou de béton et laissant une empreinte au fond des océans. Pour poursuivre l’expérimentation en conditions réelles, ces nouveaux prototypes écologiques seront introduits in situ dans les eaux guadeloupéennes courant 2022.
Se dissout dans l'eau
En 2022, des boutures et larves de coraux de plusieurs espèces seront mises en culture sur ces supports textiles afin de suivre leur développement. Ces supports sont capables de se dissoudre dans l’eau, une fois le récif régénéré, a contrario de ceux utilisés jusqu’à présent, composés de plastique ou de béton et laissant une empreinte au fond des océans. Pour poursuivre l’expérimentation en conditions réelles, ces nouveaux prototypes écologiques seront introduits in situ dans les eaux guadeloupéennes courant 2022.
Quelques chiffres
30 % de la Grande Barrière de corail a disparu.
60 % des récifs coralliens sont directement menacés par les activités humaines.
85 % coraux des Antilles sont morts (en 25 ans).
100 % des coraux pourraient disparaître d’ici 2050.
Par Barbara Keller