En décembre, l’équipe de France de pentathlon est en Guadeloupe pour son stage de préparation aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. L’occasion rêvée de découvrir cette épreuve méconnue.
Imaginez un instant qu’à l’occasion d’une soirée bien animée entre amis, vous vous fixiez un challenge sportif inédit : enchaîner en une journée cinq disciplines sportives très différentes les unes des autres, histoire de savoir quel est parmi vous le sportif le plus accompli. Vous vous donnez rendez-vous de bon matin à la piscine pour le premier défi, un 200 m nage libre. Quatre longueurs de bassin en crawl pour faire monter l’adrénaline en guise d’échauffement. Puis, changement d’univers. Vous vous retrouvez dans une salle d’armes, engoncé dans une tenue de mousquetaire des temps modernes pour des assauts en escrime. Après la pause déjeuner, direction le centre équestre pour une épreuve de saut d’obstacles. Pour rendre le challenge plus amusant, vous décidez de tirer le cheval au sort, seulement 20 min avant de vous élancer. Un paramètre qui rend cette troisième épreuve bien plus difficile, puisqu’il va vous falloir apprivoiser Jolly Jumper, avant de le lancer plein pot dans la carrière semée d’obstacles. Si vous êtes toujours en vie après ça, préservez le peu d’énergie qu’il vous reste, car vous êtes attendu au stade pour une dernière épreuve. Un challenge qui mixe une compétition de course à pied sur 3 000 m entrecoupée de trois arrêts à un stand de tir. Vous y êtes attendus pour démontrer vos talents de pistoleros, un pistolet laser à la main, le cœur battant bien évidemment la chamade après avoir couru comme un dératé pour atteindre le pas de tir.
© Bruno Coutant
Quatre médailles
Cet enchaînement de cinq disciplines existe bel et bien ! Le baron Pierre de Coubertin en était fan. Grâce à lui, le pentathlon moderne figure comme épreuve aux Jeux olympiques depuis 1912. Ces épreuves symbolisaient à ses yeux l’ensemble des qualités athlétiques requises pour être un parfait soldat : savoir combattre à l’épée, courir vite, traverser une rivière à la nage, tirer au pistolet et monter à cheval. Aujourd’hui, la France dispose d’une équipe talentueuse. Meilleure nation mondiale en 2018, elle vise les Jeux de Tokyo de 2020. Elle peut espérer jusqu’à quatre médailles, avec dans ses rangs, Marie Oteiza, championne d’Europe en titre, et Élodie Clouvel, médaillée d’argent aux JO de 2016. Elles peuvent légitimement conquérir chacune une médaille olympique. Chez les hommes, Valentin Prades est classé n° 1 mondial de la discipline depuis 2 ans et Valentin Belaud, champion du monde individuel en 2016. Dans ce contexte, le directeur technique national, Christian Roudaut, annonce un objectif de deux médailles d’or. Un pari un peu fou ! Mais cette dynamique collective exceptionnelle s’est déjà traduite par six médailles lors des mondiaux 2018 (dont deux titres) et autant lors des championnats d’Europe. Cette réussite tient beaucoup à la qualité et l’expertise des entraîneurs. Jean-Pierre Guyomarch et Jean-Maxence Berrou. Ils sont épaulés par Gauthier Grumier, champion olympique en escrime qui officie comme maître d’armes attitré du collectif France. Stéphane Caristan, ancien champion d’Europe du 110 m haies et ancien entraîneur de Christine Arron et Patricia Girard, assure la préparation physique des pentathlètes.
Pourquoi pratiquer le pentathlon ?
À bas la routine ! Ce sport offre une grande variété d’activités sportives. Ce qui promet de ne jamais s’ennuyer. À la fois basé sur une condition physique impeccable grâce à la natation et la course à pied, il permet de développer des capacités de concentration avec le tir. Enfin, il y a une grande part d’incertitude avec l’escrime et l’équitation, deux disciplines où le résultat est souvent aléatoire, ce qui met du piment dans la performance finale. Alors, comment faire découvrir le pentathlon moderne à vos enfants ? Bien qu’il n’y ait pas de club de pentathlon moderne aux Antilles, le directeur technique national souhaite faire découvrir le « laser run » aux Guadeloupéens, en mettant à disposition des pistolets de compétition. C’est cette fameuse épreuve qui conjugue course à pied et tir au pistolet laser. Il est assez facile de créer un pas de tir sur un stade et ce projet est actuellement à l’étude au Creps des Antilles-Guyane. Selon la demande, une section « laser run » pourrait être créée au sein d’un club d’athlétisme.
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Creps des Antilles-Guyane
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